Julia Shapiro – Zorked

En 2019, Julia Shapiro avait prouvé qu’elle pouvait s’en sortir avec les honneurs avec son premier album solo intitulé Perfect Vision (chroniqué ici). La membre de Chastity Belt et de Childbirth a réussi à s’émanciper en nous offrant un univers beaucoup plus sombre et introspectif qui se poursuit avec son successeur tant attendu intitulé Zorked.

Ramenez vos spliffs, votre weed et une bonne dose d’alcool car c’est parti pour ce trip enfumé mais sombre. En compagnie de Jay Som aux manettes, Julia Shapiro nous offre un disque influencé par son déménagement à Los Angeles où il n’est pas question de sea, sex and sun. Inspirée de ses journées californiennes sous l’influence de la weed, elle nous offre un disque plus orageux inspiré par le shoegaze, le stoner-rock et la noise-pop notamment sur l’introduction imposante et bruitiste du nom de « Death (XIII) » plantant parfaitement le décor avec ses influences dignes de My Bloody Valentine mais également des morceaux brumeux que sont « Wrong Time » et « Someone ».

Ce virage musical est donc non surprise car elle revisite quelque peu l’époque d’I Used To Spend So Much Time Alone où les sonorités shoegaze et pop noisy sont parfaitement exprimées sur le désabusé « Pure Bliss » ou le mur du son implacable du morceau-titre racé et bouillant. En effet, Julia Shapiro continue son introspection de la manière la plus touchante tant son interprétation fonctionne comme une texture musicale vaporeuse mais sait s’exprimer sur des moments plus calmes avec « Hellscape » et « Do Nothing About It ».

Après un dernier tour de force des plus apaisés qu’est « Hall of Mirrors », on adhère à ce trip musical riche en effets secondaires dignes de la weed. Cet état d’esprit brumeux est exactement celui de Julia Shapiro durant ces dernières années qui donne tous les moyens pour chasser les vilains nuages qui lui plombent le moral et le fait avec une très grande justesse sur ce second disque incontournable.

Note: 8.5/10