Il aura fallu d’une poignée d’EPs pour que Gelarine Turner puisse faire une entrée remarquable dans le game. Le duo français qui fut découvert aux récents Inouïs du Printemps de Bourges a détonné pour son mélange des genres des plus savoureux. Et on est toujours autant conquis avec leur premier long-format du nom de L’oubli de l’aurore.
Il faudra dix titres clairs-obscurs pour que Gelatine Turner s’impose une fois de plus. Vacillant entre chant et rap sous un fond entre trip-hop et electronica ambient. Imaginez un croisement entre Fennesz, Rimbaud et Lomepal et bien vous obtiendrez des morceaux poétiques et enivrants à l’image de l’introduction nommée « Dans le nuage d’ondes » aux allures dignes de Jean-Louis Murat en plus épuré mais également de « Insulaire » et « Le cycle des marées » où on se laisse guider par la voix magnétique de Romain et les textures musicales de Pierre.
L’oubli de l’aurore continue de nous embarquer très loin. Gelatine Turner plonge dans des contrées sinueuses afin de mieux nous fasciner. Que ce soit sur « L’aurore partagée » ou sur « L’aube indécise », le duo impressionne pour ce côté insaisissable et insoupçonnable de sa musique qui virevolte entre rêverie et cauchemar. Avec L’oubli de l’aurore qui contient également « Ensemble » et l’attachant « Je ne trouve pas les mots », Gelatine Turner signe un premier long-format captivant et poétique incitant au lâcher-prise de la manière la plus subtile qui soit.
Note: 7.5/10