Je dois vous avouer que j’ai eu un pincement au cœur lors des dernières secondes d’écoute d’And Nothing Hurt en 2017 (chroniqué ici). Tout simplement parce que Jason Pierce, à l’époque, nous présentait son éventuel chant du cygne avec toute la classe qu’on lui connaît. Et là, clou du spectacle, cinq années plus tard, la formation space-rock que l’on a tant adoré depuis maintenant trois décennies n’a pas dit son dernier mot avec leur successeur intitulé Everything Was Beautiful.
Chaque écoute de Spiritualized est toujours aussi magique, astrale et surréaliste. Et c’est ce qui nous attend dans cette nouvelle odyssée musicale nous emmenant une fois dans l’espace après des bips incessants pour lancer le premier titre nommé « Always Together With You » définitivement intense et libérateur où notre cosmonaute préféré qui joue de seize instruments nous embarque dans l’au-delà. Et quelle entrée en matière, mes ami.e.s.
Mais ça ne s’arrête pas là car Spiritualized enchaîne avec les improvisations jazz-rock avec un swing imparable qu’est « Best Thing You Never Had (The D Song) » notable pour son énergie presque schizophrénique avec ses cuivres fiévreux et des larsens de guitare à gogo avant de faire volte-face avec des épopées mélancoliques et introspectives que sont « Let It Bleed (For Iggy) » et « Crazy ». Jason Poerce distille une fois de plus ses influences allant du rock psychédélique sur le quasi-orgasmique « The A Song (Laid In Your Arms) » au gospel sur le glorieux « The Mainline Song » et la magnifique conclusion de dix minutes qu’est « I’m Coming Home Again » définitivement lumineuse et stellaire avec ses chœurs somptueux et ses arrangements denses prenant de l’ampleur chaque minute qui passe.
Everything Was Beautiful est une fois de plus une œuvre taillée sur mesure de Spiritualized. Qu’il est bon de se déconnecter de la vie réelle pour viser les hautes sphères avec cette musique lyrique et intense montrant que la formation britannique n’a jamais perdu une once d’inspiration. Ce nouveau chef-d’œuvre ne fera que du bien à nos oreilles en ces circonstances bien sombres.
Note: 9/10