Matador Records continue de miser sur les futurs talents de l’indie rock. Le dernier exemple en date est Horsegirl qui est un jeune trio d’adolescentes venu tout droit de Chicago. Composé de Nora Cheng, Penelope Lowenstein et de Gigi Reece, le groupe a su attirer l’attention de la presse spé grâce à leur musique si incisive et instinctive. C’est dire à quel point elles furent attendues au tournant avec leur premier album nommé Versions of Modern Performance.
Ce qui fait la renommée de Horsegirl est tout simplement la fusion de plusieurs genres musicaux pour en faire un disque absolument saisissant qui est produit par le vétéran John Agnello que je ne présente plus. Sur Versions of Modern Performance, on verra donc le trio arpenter des influences tantôt grunge tantôt shoegaze sur des morceaux aussi bien accessibles qu’expérimentaux tels que l’entrée en matière nommée « Anti-Glory » aux airs post-punk ou bien encore l’entraînant « Beautiful Song » rappellant aussi bien Sonic Youth que Guided By Voices et The Clean ainsi que le plus glauque « Live and Ski » aux doux airs de Wire.
Versions Of Modern Performance est notable pour cette frontière entre l’expérimentation et l’accessibilité que Horsegirl sait aussi bien maîtriser. C’est notamment le cas pour des moments quelque peu pop tels que « Dirtbag Transformation (Still Dirty) » et « World of Pots and Pans » fortement efficaces ou d’autres beaucoup plus inquiétants avec le pointu « The Fall Of Horsegirl » où le trio de Chicago saura jouer avec nos sens. Parsemés d’interludes instrumentales (« Bog Bog 1 », « Electrolocation 2 » ou encore les notes de piano glaciales de l’ironique « The Guitar Is Dead 3 »), le premier album de Horsegirl fait preuve d’inventivité avec « Homage To Binoculars » et « Billy » comprenant la participation de Steve Shelley et de Lee Ranaldo. C’est dire. Il n’empêche que le premier album du trio de Chicago fut vivement attendu et viendra séduire son auditoire avec leur génie musical parfaitement exprimé de bout en bout.
Note: 8.5/10