Il aura fallu deux albums pour que Special Interest puisse monter en puissance. Le groupe de dance-punk originaire de la Nouvelle-Orléans a mis tout le monde d’accord avec leur dernier album The Passion Of paru en 2020 et compte repousser leurs limites avec leur successeur nommé Endure.
Pour leur premier album en major, chez Rough Trade Records, Special Interest voit les choses en grand sans trahir leurs origines. En mêlant dance-punk, glam, disco, house et indus, l’interprétation d’Alli Logout reste remarquable sur plusieurs points sur des compositions ensorcelantes et endiablées telles que « Cherry Blue Intention » en guise d’ouverture ou bien encore le dansant « (Herman’s) House » qui suit tout en racontant la tragique histoire du militant afro-américain Herman Wallace injustement condamné à 40 ans de prison et « Foul » un brin trash mais toujours aussi passionnant.
Special Interest mêle le trash et le classe en convoquant leurs influences qui ont fait leur renommée jusqu’ici mais avec beaucoup plus d’ambition. Convoquant Mykki Blanco le temps d’un « Midnight Legend » très pop ou d’un « Kurdish Radio » coloré, le groupe américain fascine un peu plus dans des terrains beaucoup plus punk et industriels avec la triptyque nommée « My Displeasure », « Impulse Control » et « Concering Peace » étant un plaidoyer pour la paix en ces temps obscurs où les violences policières sont malheureusement devenues monnaie courante.
Après une interlude en guise d’apaisement, Special Interest opère un dernier tour de passe-passe avec la conclusion lancinante et progressive du nom de « LA Blues » où Alli Logout fait parler sa lassitude et ses inquiétudes face aux dirigeants du monde fonçant droit dans le mur. Avec Endure, le groupe de la Nouvelle-Orléans signe un très grand disque intense et percutant où les sonorités sont parfaitement distillées afin de mieux dessiner leur univers musical pétillant et original.
Note: 10/10