J’ai toujours du mal à réaliser à quel point l’album Philadelphia de la triptyque Chris Harris, Nicholas Krgovich et Joseph Shabason soit à ce point ignoré (chroniqué ici). Le supertrio canadien nous a offert un disque de haute volée où les influences ambient, new age, sophisti-pop et jazz sont sublimement distillées. Deux ans plus tard, on retente l’expérience avec leur nouvel album intitulé At Scaramouche.
Au programme de ce nouveau périple, on retrouve donc Nicholas Krgovich et Joseph Shabason. Exit Chris Harris, tant pis pour lui. L’important, c’est de savoir ce que le duo a dans le ventre et ô miracle, on sent toujours cette béatitude et cette douce nostalgie à l’écoute de ces neuf compositions contemplatives.
Moins ambient et plus jazzy que Philadelphia, l’interprétation de Nicholas Krgovich continue de sublimer les arrangements aériens et chaleureux de Joseph Shabason notamment lors des écoutes de « Soil » en guise d’ouverture avant que l’on se laisse emporter par tant de douceur avec « In The Middle Of My Day » et « What Comes Back ». Le duo s’autorise plus d’expérimentations et plus de dissonnance notamment sur « I Am So Happy With My Little Dog » et sur « Soil II », ce qui explique ce côté moins accessible que Philadelphia. À l’exception du bien trop kitsch « I’m Dancing », At Scaramouche remplit avec brio le contrat où le duo de Toronto continue de transporter son auditoire de la façon la plus magique qui soit.
Note: 8.5/10