L’été 2023 est marqué par de nombreux blockbusters musicaux, à commencer par le grand retour d’ANOHNI. La dernière fois que nous avions entendu parler d’elle, cela remonte à l’année 2016 avec son dernier album nommé Hopelessness paru en 2016 produit par deux titans de l’electronica que sont Oneohtrix Point Never et Hudson Mohawke (chroniqué ici). De l’eau a coulé sous les ponts et l’heure est venue pour la chanteuse britannique de revenir en pleine forme avec My Back Was A Bridge To Cross.
Exit donc Oneohtrix Point Never et Hudson Mohawke ainsi que les influences electronica qui ont découlé, ANOHNI & The Johnsons opte pour un virage pour le moins radical. Sur My Back Was A Bridge To Cross, elle viendra s’inspirer du courant soul rétro digne des années 1960-1970 suite à sa redécouverte de What’s Going On de Marvin Gaye. Définitivement enregistré en analogique aux côtés du producteur Jimmy Hogarth, elle s’ouvre à nous à travers ses tourments avec de sublimes arrangements vintage qui habillent « It Must Change » qui ouvre le bal et appelle à la fin des préjugés avant d’enfoncer le clou avec les vertigineux « Go Ahead » et « Can’t ».
Marchant sur les pas de Nina Simone et de Marvin Gaye, ANOHNI & The Johnsons dépeint un tableau pour le moins cathartique en poussant un puissant cri de ralliement. Et pour ce faire, elle utilise une photo de la militante pour les droits des homosexuels Marsha P. Johnson pour la pochette. La chanteuse cherche à imaginer un autre monde avec sa voix soulful si puissante lors des écoutes de « Silver of Ice » qui est un hommage à Lou Reed mais également de « It’s My Fault » et « Rest » aux arrangements rappelant quelque peu Gabriels par moments en dépeignant un tableau pour le moins clair-obscur où la transphobie, les problèmes environnementaux et sociétaux actuels règnent toujours autant dans ce monde.
Avec My Back Was A Bridge To Cross qui se clôture avec les splendides « Why Am I Alive Now ? » et « You Be Free », ANOHNI & The Johnsons signe un disque absolument percutant et ô combien soulful. Impossible de ne pas avoir des frissons à l’écoute de ce disque pour le moins surprenant appelant à l’éveil des consciences de chacun.
Note: 8.5/10