L’année dernière, nous avions fait connaissance avec Le Collage de France ainsi que son premier EP remarquable du nom de Rue des Boulets (chroniqué ici). Derrière ce projet se cache Rémi Nation que l’on a connu derrière Orouni quelques années plus tôt et qui a réussi à se réinventer avec sa musique sophistiquée et conquérante. Cette année, il passe à la vitesse supérieure avec son premier long-format nommé Langage Ment.
Dès les premières notes de « Autoporté », le ton est donné pour Le Collage de France qui alarme le danger sur les addictions aux réseaux sociaux tout comme sur « Jamais tranquille ». En conviant Cyriane Girouard de Cymbaline mais également Marie Pierre et Ari pour les voix féminines, le musicien français raffine sa pop baroque et sophistiquée afin de mieux parler amour et politique sur les arrangements classieux de « L’archipel » mais également de « La voilière de l’Elbe » et « Méthode au logis » qui ont de quoi rappeler aussi bien Foxygen qu’Elli & Jacno.
Avec Langage Ment, Le Collage de France affine son écriture à la fois engagée et singulière. Imaginez une fusion entre Bashung et Bourdieu avec un soupçon de Zombies, vous obtiendrez des pamphlets ludiques de « La malachite » ou encore « Le vent du boulet » fustigeant les bavures policières et « Un peu de tenue » critiquant l’insurgence des politiques sur les choix vestimentaires. Rémi Nation ainsi que ses musiciens (Théodora de Lilez, Jérôme Pichon…) signe une œuvre riche et affûtée dont « Les biches et les faons » et « Flagrance décollée » qui réussiront à interpeller l’auditoire de la plus belle des manières.
Note: 8/10