Lorsque Gruff Rhys annonce son retour sur le devant de la scène, c’est toujours un événement. Tout simplement parce que le leader de Super Furry Animals sait nous emmener vers différentes contrées avec sa discographie si dantesque. Allons savoir ce qu’il nous a réservé sur son dernier chef-d’œuvre intitulé Sadness Sets Me Free.
Arrivant pile poil pendant la dépression hivernale, Gruff Rhys nous entraîne dans son spleen habituel avec cette magie insoupçonnée. On embarque dans son monde magique dès les premières notes du morceau-titre avec sa pedal-steel aérienne nous procurant d’innombrables frissons tout comme les envolées lyriques de l’élégante triptyque « Bad Friend », « Celestial Candyfloss » et « Silver Lining (Lead Balloons) » absolument frissonnants.
La thématique de Sadness Sets Me Free est tout simplement la morosité ambiante qui domine notre quotidien ces dernières années suite à la pandémie. La mélancolie et le spleen sont abordés de la manière la plus élégante, ce qui est la marque de fabrique de Gruff Rhys notamment sur les compositions bouleversantes que sont « On The Far Side Of The Dollar » et « I Tended My Resignation ». On appréciera également les influences bossa-nova sur « They Sold My Home To Build A Skyscaper » et les tonalités du Soleil Levant sur « Cover Up The Cover Up » avant de se laisser guider par la paix intérieure qui domptera cette mélancolie jusqu’à la fin avec le vibrant et radieux « I’ll Keep Singing » où notre hôte gallois reprend le titre d’ouverture en le chantant à tue-tête comme un mantra pour garder la joie.
Une fois n’est pas coutume, Sadness Sets Me Free est une œuvre incommensurable de la part de Gruff Rhys. Le leader de Super Furry Animals a ce don et cette singularité de transformer le spleen en art avec des compositions aventureuses et attachantes.
Note: 8.5/10