Souvenez-vous lorsque nous avions succombé au charme sensible et irrésistible de Bnny. La mystérieuse autrice-compositrice-interprète de Chicago nous avait offert un premier album absolument touchant du nom d’Everything (chroniqué ici) ayant remporté tous les suffrages. Maintenant qu’elle a acquis une petite notoriété dans l’underground indie rock actuel, elle passe la seconde avec son successeur nommé One Million Love Songs.
Jessica Visicus avait énormément ému son auditoire en racontant son deuil suite à la disparition de son partenaire et bras droit à travers son premier album. Mais dès les premières notes de « Missing », One Million Love Songs affiche le ton: celui de l’après-deuil. Comment apprendre à vivre sans l’être aimé ? Comment apprendre à apprécier les bonnes choses de la vie après avoir vécu un deuil paraissant insurmontable ? Bnny aborde parfaitement cette thématique avec cette plume toujours aussi introspective et touchante faisant mouche lors des écoutes des somptueux « Good Stuff » et « Crazy, Baby ».
One Million Love Songs est question d’aimer de nouveau et sur toutes ses formes. Avec des mélodies aussi bien solaires que touchantes notamment sur « Something Blue » ou sur « Screaming, Dreaming », Bnny laisse place à l’inattendu et l’optimisme à travers des arrangements beaucoup plus spacieux qu’à l’accoutumée. Tantôt onirique tantôt électriue avec la tryptique entêtante qu’est « Nothing Lasts », « Change » et « Rainbow », la musicienne de Chicago ainsi que ses acolytes ajoutent plus d’une corde à leur arc avec l’intense « Get It Right » avant de s’achever sur une conclusion intimiste et acoustique « No One » ainsi que cette épitaphe qu’elle chante avec tant de douceur et de vulnérabilité: « No one loves me anymore ».
Moins brumeux et moins cafardeux que son grand frère, on peut considérer ce One Million Love Songs comme étant une sorte de renaissance introspective de la part de Bnny. En goûtant à l’insouciance, le groupe de Chicago sait aborder cette thématique de goûter à l’amour suite à une épreuve tumultueuse peu importe l’issue. Il en résulte un disque court certes mais ô combien passionnant et touchant.
Note: 8.5/10