Je pense que tout a été dit au sujet de Khruangbin. Le trio dont tout le monde s’arrache, allant de Leon Bridges à Nubya Garcia en passant par Vieux Farka Touré, a bâti une solide réputation dans le monde entier avec leur funk psychédélique voyageur et ô combien groovy. Toujours imité mais jamais égalé, la musique du groupe continue de prendre de nouvelles proportions, comme le prouve leur nouvel album intitulé A LA SALA, faisant suite à leur Mordechai paru trois années et demi plus tôt (chroniqué ici).
Si Mordechai était un disque festif, A LA SALA est le disque de lendemain de fête. Dès lors, l’ambiance se fait plus nocturne mais voyageur avec « Fiteen Fifty-Three » ouvrant le bal avant que Laura Lee Ochoa (basse), Donald “DJ” Johnson, Jr. (batterie) et Mark “Marko” Speer (guitare) viendront ensorceler son auditoire avec des mid-tempos instrumentaux des plus éthérés à l’image de « May Ninth » et du gentiment ténébreux « Ada Jean » qui suivent. Moins d’overdubs et moins de chant que sur Mordechai afin de capter l’instant présent, jamais Khruangbin n’a sonné aussi contemplatif avec également « Farolim de Felgueiras » en ligne de mire.
Que l’on navigue vers des terrains psych-funk sur le rythmé « Hold Me Up (Thank You) » teinté de soukous ou tropicalia sur « Pon Pón » frôlant de très près le MPB old-school, A LA SALA est définitivement riche en surprises. Khruangbin prouve que leur alchimie reste toujours aussi remarquable entre les lignes de basse rondes et chaleureuses de Laura Lee Ochoa qui s’acoquinent aux reverbs dépaysants de Mark Speer tandis que les rythmiques chaloupées de Donald Johnson Jr. donnent naissance à de multiples sensations. Que ce soit sur « Todavia Viva » ou encore sur « Juegos y Nubes » et « Three From Two », l’inventivité du trio texan reste sans faille avant d’atterrir en douceur avec « A Love International » et « Les Petits Gris ».
Qu’elle soit teintée de western spaghetti, de psych-funk, de tropicalia ou de highlife, la musique de Khruangbin continue de nous bercer et ce A LA SALA ne déroge pas à la règle. Lorsque le trio opte pour une ambiance plus contemplative, on se laisse transporter aisément et on reste toujours réconforté par ces compositions nomades qui auront fait leur réputation désormais.
Note: 8.5/10