EggS – Crafted Achievement

Une chose est sûre, c’est qu’EggS a réussi à se faire une place confortable dans le paysage indie rock français. Après un premier EP remarquable en 2019 (chroniqué ici), le groupe parisien a atteint les sommets avec leur premier long-format du nom d’A Glitter Year absolument étincelant trois années plus tard (chroniqué ici). Ce n’est pas un hasard si ils se sont fait vivement attendre durant ce laps de temps mais ils viendront sauver notre automne avec leur successeur qui s’intitule Crafted Achievement.

Une fois n’est pas coutume, on retrouve ce qui a fait la renommée du projet de Charles Daneau jusqu’ici: un splendide condensé de twee-pop aussi bien fuzzy qu’acidulé qui continue de faire des merveilles. La line-up (Leo Deville, Grégoire Bayart et Manolo Freitas, rejoints par Rémi Studer à la batterie) s’est également élargie où l’on retrouve en plus de Margaux Bouchaudon (chœurs) et Camille Fréchou (cuivres) d’En Attendant Ana mais également Erica Ashleson (choeurs) de Special Friend et Dog Park ou encore Côme Ranjard pour cette nouvelle aventure musicale puisant son inspiration auprès de Flying Nun Records ou encore de The Replacements. On plonge ainsi dès les premières notes de « Head In Flames » aux sonorités un brin hawaïennes conviant une lap steel pour plus de saveur avant de prendre son envol avec l’électrique et cuivré « Bob Stinson’s Song » ou encore des moments à la fois fougueux et savoureux tels que « At The End Of The Road » et « High Waisted Jeans ».

Les inspirations sont beaucoup plus élargies tandis que les textes se font à la fois politiques et personnels interrogeant leur rapport sur le temps qui passe et d’un contexte actuel quelque peu nauséabond. Ce qui fera de Crafted Achievement un disque absolument épatant où le spectre de Sarah Records et de K Records reste prépondérant notamment lors des écoutes de « Your Maze » avec une première partie aux airs de power pop et une seconde plus doucereuse avec un saxophone parfaitement mis en avant sans oublier « Keep On Stumbling » et « Angry Silence » pour les moins efficaces en diable. Une preuve qu’EggS réussira à se renouveler et à atteindre de nouveaux horizons sur cette aventure musicale riche, nostalgique et percutant à la fois dans les mélodies et dans les propos de Charles Daneau.

Note: 8/10