Pendant que nous vivons dans une ère apocalyptique, on a pu se ressourcer en musique en compagnie de Bananagun. Le quintet de Melbourne avait fait une entrée remarquable sur la scène musicale avec leur premier album nommé The True Story Of Bananagun (chroniqué ici) qui nous avait énormément marqué. C’est en mêlant rock psychédélique, funk anatolien et Afrobeat que le groupe a réussi à sortir des sentiers battus et ils continuent de se démarquer avec leur successeur tant attendu du nom de Why Is The Colour Of The Sky ?.
La formation menée par le duo de chanteurs et guitaristes Jack Crook ainsi que Nick Van Bakel retrousse leurs manches et nous offre un cocktail musical qui réchauffera nos chaumières. Dès le morceau d’ouverture nommé « Brave Child Of A New World », Bananagun s’éloigne des ambiances sunshine pop et afrobeat des débuts pour se rapprocher des influences plus jazz et plus freakbeat. Un virage musical qui leur va comme un gant notamment lors des écoutes des voluptueux et chaleureux « Children Of The Man » ainsi que « Those Who Came Before » qui suivent et qui nous invitent à se déconnecter du monde réel afin d’être en communion avec la nature.
On serait tentés de qualifier ce nouveau disque de Bananagun de parfait disque de « spiritual jazz ». Tout simplement parce que le groupe de Melbourne réussit à habiller cette esthétique rétro sur des compositions contemplatives et quelque peu cosmiques à l’image de « Feeding The Moon » ou encore de « Gift Of The Open Hand » et « With The Night » aux orchestrations indomptables. Why Is The Colour Of The Sky ? reste bien évidemment riche en groove comme l’atteste « Hippopotamusic » ou bien encore « Free Energy » caractéristiques de cette quête spirituelle que se lancent nos deux protagonistes et en ressortent grandis avec la conclusion langoureuse en deux parties qu’est « Wonder ».
Cette fusion entre spiritual jazz et expérimentations freakbeat donne naissance à un voyage somptueux qu’est Why Is The Colour Of The Sky ?. Bananagun réussit à se renouveler et à explorer de nouveaux territoires sans jamais dénaturer son groove rétro et insouciant mais en allant puiser vers des contrées plus mystiques et plus intrépides.
Note: 8/10