Depuis la séparation brutale de Supergrass il y a maintenant 5 ans, on se demandait sérieusement ce qu’il allait advenir pour les membres. Heureusement que le leader, Gaz Coombes a eu la fameuse idée de démarrer sa carrière solo… Bien évidemment, le premier album solo Here Comes The Bomb paru en 2012 fut assez décevant et n’a pas rencontré le succès escompté. Toutefois, il préfère réitérer l’expérience et prend un virage à 90° avec ce deuxième opus solo au nom évocateur de Matador.
Ce nouveau départ pour Gaz Coombes est bien évidemment le bienvenu tellement il sonne plus inspiré et rédempteur, et explore de nouveaux horizons avec des éléments d’électro épiques, des décharges soul et des mélodies pop généreuses et inventives. Et le disque démarre sur les chapeaux de roue avec les belles envolées lyriques de « Buffalo », suivi d’une électro-pop lumineuse de « 20/20 » aux arrangements très travaillés et réussis. L’électro est mis en avant sur des titres comme « The English Ruse » avec son final aux bidouillages des plus cacophoniques ou même sur « Needle’s Eye » même si on avouera que l’artiste a trop insisté sur les arrangements rendant le tout excessif et étouffant.
Hormis ces petits défauts (comme la conclusion mignonette « Matador » qui aurait mérité d’être longue par exemple…), on dénichera de très beaux moments, à l’image des sublimes ballades « The Girl Who Fell To Earth » et « To The Wire » avec son final gospel très bien exécuté, le bijou pop qu’est « Detroit » avec son refrain puissant avec les chœurs rendant le tout grandiloquent, la valse sombre et émouvante de « Seven Walls » qui transmet une ambiance bien cinématographique.
A mille lieues de la britpop de Supergrass et de son premier essai solo, Gaz Coombes s’est surpassé et nous offre son lot de mélodies savamment orchestrées sur Matador, grandiloquent sans être pompeux. C’est sans prétention qu’il peut se classer parmi les auteurs-compositeurs-interprètes britanniques les plus talentueux.
Note: 8/10