La plus British des Californiennes Jessica Pratt s’est fait remarquer avec un premier album éponyme en 2012 sur le label de Tim Presley, guitariste du groupe Darker My Love et de White Fence, qui fut Birth Records. Trois ans plus tard, la chanteuse/guitariste signe sur le prestigieux label Drag City et présente son second album intitulé On Your Own Love Again.
Pour l’écriture de ce second opus, Jessica Pratt affirme s’être inspiré de Joanna Newsom et du fameux album Song Cycle de Van Dyke Parks. Et à l’écoute, on a l’impression d’entendre d’être plongé dans les années 1960 où la musique folk battait son plein tellement tout paraît si paisible et aérienne. Après bon, c’est juste la voix nasillarde de Jessica Pratt accompagnée de sa guitare acoustique grattée comme une harpe qui fait cet effet là tout au long de l’album, de « Wrong Hand » accompagné de quelques notes d’orgue rendant le tout éthéré au court morceau-titre. Parfois d’autres instruments viennent s’ajouter sur certains titres comme le piano électrique sur l’évasif « Moon Dude » ou des arpèges de guitare électrique sur « Greycedes ». Sur « Strange Melody » par exemple, on note une couleur un peu plus psychédélique avec sa construction musicale plus complexe.
Si la musique est intimiste, les textes le sont autant avec un petit soupçon d’ironie parfois. Et pour cause, Jessica Pratt relate les différentes étapes de la séparation, du refus au consentement, exactement comme pour un deuil. Et c’est pour cette raison que le single de l’album « Back Baby » est placé en avant-dernière position car elle marque l’étape de l’acceptation, exactement comme si la Californienne avait connu cette période et ses sentiments car elle se confie directement à nous.
On pourra bien sur reprocher le fait que certains titres se ressemblent un peu trop et qu’elle ne s’est pas trop foulé parfois mais l’essentiel est ailleurs : à l’écoute de On Your Own Love Again, la magie opère et on est charmé par la grâce de Jessica Pratt.
Note: 7/10