Lower Dens – Escape From Evil

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On retiendra toujours de Lower Dens leur musique sombre et pessimiste. Le groupe de Baltimore semblait être possédé par les mauvais esprits sur leurs deux premiers albums Twin-Hand Movement en 2010 et le fabuleux Nootropics en 2012, qui rappelaient un peu l’ambiance gothique de Joy Division. Pourtant sur leur nouvel album, le bien-nommé Escape From Evil, ils semblent déterminés à combattre avec leurs démons.

Pour y parvenir, Lower Dens décide d’embaucher Chris Coady à la production (TV On The Radio, Beach House, Future Islands…) et de changer du tout au tout leur musique. Fini les ambiances krautrock poisseuses, place à une synthpop lumineuse et ensoleillée à la Future Islands, de même pour la chanteuse Jana Hunter (qui co-produit aussi ce nouvel opus) qui a décidé de se libérer vocalement et de se tenir sur la défensive. Et le résultat marche: on a l’impression d’assister à un réveil résonnant brusquement après un long coma.

Le résultat est bien surprenant venant de Lower Dens et ce n’est pas l’excellente triptyque « Ondine », « To Die In L.A. » et « Quo Vadis » qui diront le contraire: assument parfaitement son virage pop aux sonorités digne des 80’s, Jana Hunter se sent libérée et en très grande forme. Si l’on retrouve des titres bien enjoués comme « Sucker’s Shangri-La », « Non Grata » et « Electric Current », ils n’ont cependant pas oublié leurs aspects sombres de Nootropics avec les cafardeux et lancinants « I Am The Earth » et « Company » où ils tirent leur épingle du jeu à nouveau.

Ne cherchez plus l’ambiance grisâtre et quasi-dépressive des débuts, accueillez un Lower Dens plus apaisé, lumineux et optimiste avec Escape From Evil, assurément leur album le plus accessible. Pour un groupe qui nous a habitués au krautrock, cela paraît surprenant de les voir prendre un chemin lorgnant vers la synthpop et la dream pop aux allures de Beach House, un peu comme The Horrors à une autre période. Mais qu’importe, Jana Hunter et sa bande semblent avoir trouvé l’espoir et la paix et c’est là toute sa vertu.

Note: 8.5/10