Son Lux – Bones

14ff1a0c

Lanterns aura été l’album de consécration pour le musicien new yorkais Son Lux. Avec des titres mémorables comme « Lost It To Trying » ou encore « Easy », sa projection astrale en musique lui aura permis d’être classé parmi les disques les plus ambitieux de l’année 2013. Ryan Lott, de son vrai nom, étant un musicien hyperactif a voulu poser sa patte partout où il passe, notamment sur le side-project Sisyphus avec leur album collaboratif S/S/S l’année dernière aux côtés de Sufjan Stevens et du rappeur Serengeti. Après une longue tournée pour promouvoir Lanterns, le voilà de retour cette année avec un nouvel album Bones, soir le premier album à être enregistré en trio (Ryan Lott donc mais aussi Rafiq Bhatia à la guitare et Ian Chang à la batterie).

Sortir un album après le chef-d’oeuvre qu’était Lanterns ne semblait pas être une chose aisée pour Son Lux mais c’est mal connaître le personnage. Bones est lui aussi une oeuvre à part entière, peut-être moins spatial et plus pop que Lanterns. Avec la participation de Moses Sumney, DM Stith, Hanna Benn, Liz Nistico du groupe Holychild ainsi que Elena Toura du groupe Daughter aux chœurs, Bones est un nouveau voyage vers l’inconnu mais non dénué de sensations en tous genres. Après une courte introduction « Breathe In » (qui est en réalité l’introduction retravaillée de « Your Day Will Come » qu’on retrouvera plus tard dans l’album), on inspire un bon coup et « Change Is Everything » aux structures rythmiques bien senties débarque. Car oui, l’heure est au changement comme le prétendent Lott et ses compères mais toujours est-il que l’auditeur soit hypnotisé.

Les autres titres sont du même acabit avec la pop électronique complètement épique de « Flight » rappelant quelque peu le « Lost It To Trying » de l’album précédent mais en plus céleste. « You Don’t Know Me » se rapproche de la trap avec son beat cardiaque alors que la percussive « This Time » s’occupera de vous donner des frissons avec ses chœurs menaçants. Ce nouvel opus se caractérise par son lot d’arrangements pour le moins surprenant mais venant d’un chercheur fou comme Son Lux, il fallait s’y s’attendre. La pop lumineuse « Undone » aux roulements de tambour oppressants surprend pour son final pour le moins jazzy tout comme « White Lies » qui prend son auditoire à contre-pied avec son final de rave industriel apocalyptique. Et puis, il y a les chœurs aussi qui sont également un point fort de Bones comme sur le solennel et minimaliste « I Am The Others » nous plongeant dans les ténèbres les plus profonds et sur le quasi-gospel « Now I Want » à la rythmique rappelant quelque peu « Easy ». Et comme toute bonne chose a une fin, la poignante « Breathe Out » se voit la charge de conclure l’incroyable épopée de Bones avec la voix fragile de Ryan Lott un peu comme un son d’expiration.

Une fois de plus, Son Lux a signé une oeuvre parfaitement précise et maîtrisée avec Bones. Plus coloré, plus terrestre que Lanterns mais toujours empreint d’une très grosse créativité, il saura vous accrocher dès la première écoute. Entre électronique, jazz, pop, gospel, R&B, soul et pop, Ryan Lott et ses compères sont libres comme le vent et surprennent toujours pour ses arrangements à la fois orchestrales et sophistiquées. Plus personne ne peut arrêter Son Lux.

Note: 8.5/10