Il y a quelques mois, Shana Cleveland s’était offerte une petite escapade en solo avec un premier album folk Oh Man, Cover The Ground (lire la chronique ici). Forte réjouie de cette expérience, la chanteuse/guitariste du groupe La Luz s’est réunie avec son groupe pour reprendre là où elles se sont arrêtées avec leur premier album It’s Alive paru en 2013. Ce mois-ci, elles remettent une couche avec un second album Weirdo Shrine, produit par le grand Ty Segall. L’alchimie entre le monsieur du garage-rock californien et le groupe féminin surf-rock de Seattle fait bel et bien des malheurs MAIS !
Ce Weirdo Shrine est trop linéaire et pour le coup manque un peu de spontanéité et d’émotions. Avec tout le talent que l’on connaissait dans les deux camps, on s’attendait à entendre du surf-rock fuzzy riche en sensations auditives. Mais ne remettons pas en cause la voix spectrale de Shana Cleveland brille de mille feux tout comme les chœurs féminins sensuels et hypnotiques tapant du pied comme des sirènes qui sont efficaces à souhait. Cet album est une avalanche de titres surf-rock tantôt ensoleillé (le parfaitement bien maîtrisé « Sleep Till They Die », « With Davey », « True Love Knows »), tantôt ténébreux (« You Disappear »).
Les riffs de guitare font mouche notamment sur « I Wanna Be Alone (With You) » ou encore la frénétique « Black Hole, Weirdo Shrine » et lorsqu’elles font intervenir l’orgue sur la très psychédélique « I’ll Be True », c’est toujours ça de gagné. La Luz prouve qu’elles sont de sacrées musiciennes surtout sur les instrumentaux « Hey Papi » plutôt menaçante ainsi que « Oranges » aux allures de western. Ça tape fort, dis donc…
Au final, Weirdo Shrine fonctionne un peu comme une formule Entrée-Plat. On s’attendait à une bonne prise de risques de la part de La Luz et de Ty Segall, au final il en reste un bon disque que l’on s’écoutera de temps en temps. De toutes manières, la bande féminine de Seattle gagnera de plus en plus en puissance avec ce second disque, c’est certain.
Note: 7.5/10