En 2011, Dan Bejar a connu pour la première fois un succès critique et commercial avec son neuvième album Kaputt. Au fil des albums, il explorait plusieurs genres musicaux, allant du glam-rock des débuts à la dream-pop splendide de Kaputt. Cette année, l’artiste originaire du Vancouver plus connu sous le pseudonyme Destroyer (et ayant collaboré avec The New Pornographers notamment) retente l’exploit avec un dixième album intitulé Poison Season, toujours sur les labels Merge Records et Dead Oceans.
Comme pour chaque album, Dan Bejar se renouvelle sans cesse pour nous offrir le résultat final sur un plateau doré. Sur Poison Season, fini donc les grosses guitares et les boîtes à rythme et accueillez plutôt des cuivres, des cordes et autres percussions. Les cordes prennent une place importante sur cet opus et donnent un aspect orchestral sur « Times Square, Poison Season » qui, à la fois, ouvre et clôt l’opus. On retrouvera ainsi « Times Square » en milieu d’album mais en plus pop-rock avec ses solos de saxophone marquants.
A côté de cela, Poison Season regorge d’incroyables pépites, à commencer par les endiablés « Dream Lover » aux allures de Springsteen où les saxophones s’en donnent à cœur joie ainsi que « Midnight Meet The Rain ». Pareil pour « Forces From The Above » qui trouve sa force dans les percussions fiévreuses. A côté de ces moments fougueux, on retrouve la douce et sensuelle ritournelle qu’est « Solace’s Bride ». Il est impossible de passer sous silence les titres tantôt symphoniques comme « Hell », « Bangkok » et « Girl In A Sling » tantôt jazzy sur « Archer On The Beach » et « Sun In The Sky » puisant son inspiration du côté des films d’action (« Midnight Meet The Rain ») ou des plus grands artistes tels que feu Lou Reed et David Bowie entre autres. Destroyer aime brouiller les pistes et c’est parfaitement réussi, si l’on compte en plus un songwriting fluide et direct.
N’essayez pas de chercher quelconque similitude avec Kaputt, il n’y a rien de tout ça sur Poison Season car moins envoûtant et plus luxurieux. Toutefois, le résultat est le même, c’est-à-dire une oeuvre élégante parfaitement bien orchestrée et qui pourrait offrir de grands moments sur scène.
Note: 9/10