Floating Points – Elaenia

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C’est peut-être le disque électro le plus attendu de cette fin d’année. Sam Shepherd alias Floating Points qui fut docteur en neurosciences à l’Université de Londres s’est fait désirer après une poignée de singles, d’EP et de DJ sets mémorables. Dès lors, tout le monde réclamait un album de sa part et chose promise, chose due, le londonien encensé par Theo Parrish, Bonobo et Gilles Peterson nous présente son tout premier album Elaenia, fruit d’un travail acharné qui a duré six ans.

Ce pianiste passionné de jazz ira piocher ses influences du côté de Four Tet, de Daphni et sa musique est à la croisée de la deep-house, l’électro-jazz et de la musique drone comme le prouve ces sept titres que compose Elaenia. Le titre vient du nom d’un oiseau qu’il aurait trouvé dans un rêve et, en ce sens, il recapture ce rêve en musique. Ecouter Elaenia nous donne cette étrange sensation d’être plongé dans un sommeil profond et de faire des rêves surréalistes avec ces nappes électroniques de « Nespole » qui viennent planter le décor subtilement. Ces boucles électro laissent place à des flottements qui progressent au fur et à mesure sur l’improvisation jazz cosmique « Silhouettes (I, II, III) » auxquels viennent s’ajouter un piano, un break de batterie insolent, des cordes qui tantôt s’harmonisent tantôt s’entrechoquent, le tout pendant une bonne dizaine de minutes. L’étape du sommeil profond est bel et bien mise en avant.

Tandis que le morceau-titre est un assemblage de samples et de drones qui tournent de façon cyclique sans s’arrêter, « Argenté » reprend le relais avec des modulations expérimentales de synthés qui agit comme une spirale et prend de l’ampleur au fil du morceau avant de se faire plus discret sur « Thin Air ». Il est à noter que de vrais musiciens jouent sur trois titres de l’opus – « Silhouettes (I, II, III) », « For Marmish » et « Peroration Six ». Ce dernier montre tout simplement le génie de Sam Shepherd car il puise toutes ses ressources. Dans la lignée de « Silhouettes (I, II, III) », ce titre est une longue ascension avant l’explosion finale, la descente aux enfers, le chaos avec une batterie qui s’emballe et des sonorités qui s’emballent au fur et à mesure avant que tout s’arrête brutalement avant la fin de l’album. Comme un réveil soudain après un sommeil profond.

Floating Points donne l’impression d’établir un lien entre science et musique et le résultat est tout de même efficace. Elaenia est tout simplement un disque complètement cérébral qui forme un ensemble s’écoutant en une traite afin de mieux capter l’évolution et les magnifiques textures sensorielles qui s’en dégagent.

Note: 8.5/10

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