En janvier 2014, on assistait à un accouchement bien particulier. Il s’agissait de Childbirth qui donnait naissance à son premier enfant qui était It’s A Girl ! Le super-trio féminin et féministe venu de Seattle étonnait avec ses chansons hyper-courts et hyper-drôles et salaces comme « I Only Fucked You As A Joke ». Cette année, Julia Shapiro (Chastity Belt), Bree McKenna (Tacocat) et Stacy Peck (Pony Time) continuent leur épopée avec Women’s Rights.
A peine sorties du ventre, les voilà de retour pour de nouvelles aventures hilarantes et cochonnes comme on aime. « CHILDBIRTH ! CHILDBIRTH ! WOMEN’S RIGHTS ! WOMEN’S RIGHTS ! » crie donc le trio à tue-tête dès l’intro éponyme pour nous rappeler leur identité. Au fond, Childbirth ne change pas d’un iota sa formule: chansons punk courts (mais plus longs que leur premier album), riffs de guitare acidulés fournis par Julia Shapiro, lignes de basse malicieuses de Bree McKenna et rythmes mitrailleurs de Stacy Peck.
Faut-il encore le rappeler, le trio est féministe mais sait l’aborder sans être rentre-dedans. Sur « Tech Bro » où elles aiment baiser pour obtenir des gadgets et autres sex-toys, Julia Shapiro lance un direct: « I’ll let you explain feminism to me/Tech bro, tech bro/If I can use your HDTV ». Elles n’hésitent pas non plus à tacler la fameuse appli Tinder sur « Siri, Open Tinder » ou à nous vendre du rêve sur le bien-nommé « Nasty Grrls » où je vous épargnerai de transmettre les paroles. Le girl-power est pleinement assumé également sur « More Fertile Than You » à un tel que ça devient absurde (« I’ve got eggs by the dozen and you got none ») mais c’est drôle. Drôle comme ce diss-track subliminal contre la pauvre Bethany Cosentino de Best Coast qui prend grave cher sur « Breast Coast (Hangin’ Out) » (car cette dernière nous gavait un peu avec ses éternelles romances avec son mec sur 99% de ses chansons…) ou encore sur « Baby Bump » où Julia Shapiro raconte la fois où elle a amené de la cocaïne lors d’une baby shower.
Bref, Childbirth ne respecte rien ni personne sur Women’s Rights et c’est pour ça qu’on les aime bien dans le fond. Le trio nous a donné une bonne leçon de féminisme avec une bonne pointe d’humour made in Seattle. Si musicalement parlant rien n’a vraiment changé par rapport à It’s A Girl si ce n’est un disque un peu plus long (27 minutes à peine par rapport à 15 minutes du premier album), cela permet tout de même de montrer que la scène indie féminine de Seattle a encore de l’énergie à revendre.
Note: 7.5/10