Jamie Woon – Making Time

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En 2011, Jamie Woon faisait partie des coqueluches de l’Angleterre avec son premier album Mirrorwriting aux subtils mélanges de trip-hop, électro et de R&B. Une renommée qui lui permettra de collaborer avec Disclosure, Darkstar et BANKS entre autres. Le protégé de Burial nous revient quatre ans plus tard avec un second album Making Time où il change du tout au tout.

Jamie Woon s’écarte du son électronique de Mirrorwriting qui avait fait sa réputation pour des sonorités plus organiques et plus épurées sur Making Time. Dans une interview accordée par Beats 1 (le show radio de Pharrell), il affirme pendant les sessions avoir beaucoup écouté Voodoo de D’Angelo, aka le-plus-grand-album-de-neo-soul-de-tous-les-temps-à-écouter-d’urgence-au-moins-une-centaine-de-fois-dans-sa-vie-sinon-tu-as-raté-définitivement-ta-vie. Et de la soul, on plonge en plein dedans sur ces dix nouveaux titres cotonneux et élégants à la pelle comme « Message »et  « Celebration » avec la participation du new yorkais Willy Mason au chant et à la guitare pour ne citer qu’elles.

Avec la voix de velours et fluide de Jamie Woon (qui fait d’ailleurs des ravages sur le somptueux « Sharpness »), des harmonies envoûtantes et des mélodies efficaces, le très reposant Making Time (produit par Lexx, collaborateur de Wild Beasts) est tout simplement le parfait nemesis de Mirrorwriting qui était festif. Parmi les grands moments, on peut citer « Movement » à la ligne de basse extrêmement groovy avant que n’intervienne un break où une guitare acoustique et des cuivres font gentiment irruption ainsi que « Thunder » où Woon flirte avec le jazz ou encore le dernier titre « Dedication » où tous les instruments prennent de l’ampleur afin de nous emporter au plus loin.

Making Time va clairement diviser les fans de Jamie Woon. Le R&B électronique dansant s’est mué en neo-soul apaisé digne des années 90-2000, et nous on approuve totalement la prise de risques de l’artiste.

Note: 8.5/10