Baba Sissoko s’est forgé une très bonne réputation dans son Mali natal depuis qu’il a longtemps joué avec son grand-père Djeli Baba Sissoko. Tout le monde le sait, le griot malien et génie du tambour tamani s’est installé en Calabre depuis 1998 et persiste à faire revivre l’Amadaran à travers sa musique. Et on retrouve cette volonté de transmettre cette structure musicale hypnotique typiquement malienne qui a donné naissance au blues sur son nouvel album Three Gees aux saveurs « soul bambara psychédélico-mystique ».
Le prodige du griot malien s’est entouré du percussionniste Fernando « Bugaloo » Valez (The Dap-kings, Antibalas…), du guitariste slide Correy Harris et est accompagné des voix soulful de Djeli Mah Damba Koroba et de Djana Sissoko qui sont respectivement sa mère et sa jeune fille. Three Gees est un album enregistré en famille et c’est un parfait atout pour nous emmener à la croisée du blues, de la soul et du rock psychédélique des années 1960 sans oublier bien sur les traditions maliennes. Et le Mali, on y est plein dedans avec les coups de feu qui retentissent sur « Alulado » avant de planter le décor somptueux qui va nous accompagner pendant une bonne quarantaine de minutes avec, en prime, la voix puissante et hypnotique de Baba Sissoko.
Three Gees séduit pour sa richesse musicale et on prend plaisir à passer par des contrées tantôt bluesy avec le magnifique « Doni Doni » ainsi que son jumeau « Griot », tantôt funky avec le remuant et euphorique « Black Rock », voire même psychédélique avec l’excellent « Il ne faut pas écouter » avec son orgue résolument trippy. Un peu comme si Amadou et Mariam s’essayait à la période Woodstock, vous voyez le genre ? Dans tous les cas, Baba Sissoko réussit à nous envoûter avec des ritournelles mélodiques plus traditionnelles comme « Kali Baba », « A Bo Li La » et « Kele Kele » aussi bien créatif qu’envoûtant.
Note: 8.5/10