Daughter – Not To Disappear

Daughter-album-rock

 

Daughter a marqué les esprits avec son premier album If You Leave en 2013. Le trio indie folk londonien mené par Elena Tonra a envoûté la critique et les fans pour son mélange de folk mélancolique mâtiné de trip-hop glacial à un tel point qu’ils aient acquis un gain de popularité incroyable. S’en est suivi des petites sorties peu mémorables comme la session live pour 4AD en 2014 ainsi que le maxi avec le groupe Warpaint en 2015 et bien sûr le réel comeback du trio avec un second album Not To Disappear, exactement là où on les attendait.

Presque attendu comme le messie, Not To Disappear (produit par Nicolas Vernhes) vient remettre les pendules à l’heure et Daughter n’a pas l’intention de changer sa formule fétiche ici. On retrouve la mélancolie qui habillait l’ambiance intimiste de If You Believe avec le premier titre « New Ways » avec une boîte à rythme lourde, des nappes de synthés mélancoliques et la voix limpide et toute en émotions d’Elena Tonra pour couronner le tout. Il n’y a pas de doute, c’est bien du Daughter tout craché et la suite ne dérogera pas à la règle avec les ensorcelants et poignants « Numbers » et « Doing The Right Thing » avec ses envolées renversants vers la fin du morceau.

Mais la différence avec If You Believe, c’est que Not To Disappear s’avère plus lumineux, plus profond et plus aventureux. Ici, Daughter sort des sentiers battus et s’en tire avec les honneurs comme sur le tubesque « How » ainsi que sur le mélancolique « Mothers » (traitant de la féminité) où le trio surprend l’auditeur en s’embarquant sur des terres noisy sur la dernière minute. Et que dire du catchy « No Care » avec sa rythmique à la frontière de l’afrobeat et son riff de guitare endiablé ? Ou encore du très audacieux « Fossa » avec son intro limite électronique avant de flirter avec le garage-rock psychédélique par la suite ? Le trio nous a donné une grande leçon de musique et est capable de fermer les bouches aux détracteurs via ces deux monuments du disque. A côté de cela, on retrouve des plus traditionnelles « Alone/With You » traitant de la solitude où Elena Tonra clame: « I should get a dog or something », « To Belong » et la conclusion onirique « Made Of Stones ».

Fidèle au poste, Daughter a franchi un nouveau cap avec Not To Disappear plus intense que son prédécesseur. Même si ils ne révolutionneront pas vraiment le genre avec ce second album idéal pour cet hiver, cela a permis au groupe de gagner en progression et en maîtrise.

Note: 8.5/10