Zachary Cole Smith a découvert les deux facettes du succès du premier album Oshin en 2012 avec le groupe DIIV. Le new-yorkais, ex-guitariste du groupe Beach Fossils, a connu les bien-faits à savoir DIIV qui a séduit la critique et les fans pour son mélange de shoegaze et dream-pop envoûtant et mélodique. La preuve, Oshin a fini dans pas mal de tops de fin d’année 2012. Cependant, l’envers du décor était moins rose pour lui: la preuve avec les arrestations pour possession de drogue avec sa copine Sky Ferreira qui ont fait les choux gras des foutus tabloïds, les déclarations sulfureuses du bassiste Devin Perez, les cures de désintoxication qui n’en finissent pas, le batteur qui claque la porte. Et oui, Smith a connu une longue traversée du désert et il faudra attendre 4 ans pour donner une suite d’Oshin et il s’agit de Is The Is Are au titre intraduisible.
On peut considérer ce second opus comme étant le disque de la rédemption où Zachary Cole Smith a déclaré à Mowno qu’Is The Is Are est « un ascenseur émotionnel avec des hauts et des bas, à l’image de ma vie ». Pour cela, il n’hésite même pas à se mettre à nu dans ses textes en exposant tous ses états d’âme durant la difficile période qu’il a traversé durant ces quatre ans. Il en résulte un double-disque passionnant avec la voix caressante et discrète de Smith parfaitement enveloppée dans une shoegaze/dream-pop mélodique avec des titres réussis les uns après les autres comme « Out of Mind », « Under The Sun », « Bent (Roi’s Song) » aux arpèges de guitare entêtants et aux lignes de basse enrobées.
Du tube évident et vif de « Dopamine » à la parfaite triptyque aux accents dignes de The Cure avec « Valentine », « Yr Not Far » ainsi que l’hypnotique « Take Your Time » et sa longue conclusion progressive et lancinante, Oshin brille par ses mélodies aériennes. Zachary Cole Smith arrive à captiver l’auditeur en se mettant à nu, un peu comme sa copine Sky Ferreira (no pun intended). D’ailleurs, en parlant d’elle, elle chante sur le sombre et habité « Blue Boredom ». DIIV a beau marcher sur les ombres de The Cure, Cocteau Twins ou encore My Bloody Valentine (le côté expérimental en moins) mais ne manque pas une seule occasion à nous enivrer avec tous types d’arrangements avec les magnifiques arpèges de piano sur la pop élégante de « Healthy Moon » par exemple.
DIIV dévoile sa nouvelle facette moins lo-fi, moins enfumée mais plus claire et vaporeuse à travers ce Is The Is Are uni, harmonieux et cohérent de bout en bout. Si ce second album aux sonorités 80’s assumées éclipse largement Oshin sur quasiment tous les domaines, il contient tout de même quelques points défauts comme les interludes inutiles que sont « (Fuck) » et « (Napa) ». Mais on pardonnera rapidement cette erreur tout comme on pardonnera les bourdes passées de Zachary Cole Smith car question songwriting, il aura parfaitement progressé et ça s’entend. On a vraiment l’impression de plonger directement dans sa psychologie afin de bien le comprendre et de compatir ensuite.
Note: 9/10