Charlie Hilton – Palana

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Vous n’avez jamais entendu parler du trio Blouse. Dommage pour vous parce que le trio de dream-pop venu de Portland avait sorti deux disques sublimes, dont le dernier Imperium en date de 2013, convoquant le spectre de Broadcast. Et pour cause, la voix saisissante de Charlie Hilton évoquait énormément celle de feu Trish Keenan. Cette dernière s’offre une escapade en solo avec un premier album intitulé Palana produit par son acolyte Jacob « Jake » Portrait qui officie également dans le groupe Unknown Mortal Orchestra.

Comme chaque artiste d’un groupe qui se lance en solo, la stratégie la plus adaptée est de s’éloigner des sonorités de son groupe d’origine. C’est le cas pour Charlie Hilton qui se lance dans des aventures audacieuses à la conquête d’une électro-pop élégante et enjouée sur des titres comme « Something For Us All », la dandyesque « Pony » ou encore « Let’s Go To A Party ». A chaque morceau sa parfaite dose d’instrumentation synthétique et psychédélique sachant mettre en valeur la voix froide mais sensuelle de Charlie Hilton comme sur l’introduction éponyme et autres « Long Goodbye ».

Sur des titres plus mélancoliques, la native de Portland se rapproche de Nico vocalement parlant avec les épurés « Funny Anyway » (avec la participation d’Anand Wilder de Yeasayer au violoncelle), « WHY » ou encore « The Young ». Les orchestrations sont à la fois riches et tellement diversifiés que l’on peut passer des courants jazzy avec les cuivres inquiétants de « Snow » au courant folk sur le dernier morceau « 100 Million » avec le trublion canadien Mac DeMarco et Jarvis Tarveniere de Woods à la production.

Entre électro-pop, dream-pop, cold-wave et autres, Charlie Hilton réussit à tutoyer les sommets avec Palana. Elle prouve qu’elle sait tisser son propre univers musical à la fois riche et irrésistible et encore plus créatif que son groupe d’origine.

Note: 7.5/10