Junior Boys – Big Black Coat

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Encensés tous les jours par Caribou ou encore Hot Chip en les qualifiant de « frères spirituels », Junior Boys fait aussi partie des fers de lance de la scène électro canadienne. On avait laissé le duo d’Ontario avec un quatrième album It’s All True en 2011 avant que chacun vaque à ses occupations respectives comme Jeremy Greenspan qui a collaboré avec Caribou et Jessy Lanza entre autres. Cinq ans plus tard, Jeremy Greenspan et Matt Didemus unissent à nouveau leurs forces et reviennent avec un cinquième opus Big Black Coat, le premier signé sur City Slang Records.

Ceux qui sont familiers avec les sonorités qui ont fait de Junior Boys un duo d’exception vont soit adhérer soit regretter le changement de cap musical qu’a amorcé les Canadiens sur Big Black Coat. Parce que oui, un changement ne fait pas de mal de temps en temps. Ici, ils troquent leur synthpop d’origine pour des sonorités rappelant les heures de gloire de la techno de Detroit mais aussi des sonorités disco. Reste à savoir ce que ça donne à l’écoute de ce Big Black Coat. Les premiers titres « You Say That » aux cymbales furieuses et synthés rétrofuturistes et « Over It » aux sonorités kitsch des 80s plantent le décor si on prend également en compte la voix sensuelle de Greenspan qui complète parfaitement le nouveau tableau.

A l’écoute de ce Big Black Coat, on ne peut pas s’empêcher de penser que Junior Boys se soit beaucoup inspiré de Caribou et de Jessy Lanza cités plus haut. Les collaborations fructueuses avec ces artistes auront laissé des traces indélébiles, c’est sûr et ça s’entend sur les tubes en puissance que sont « Baby Give Up On It », « M&P », la reprise techno de Bobby Caldwell de « What You Won’t Do For Love » ou encore l’éponyme magistral placé en fin de morceau. Le duo est parfaitement à l’aise dans ces nouvelles sonorités et ça s’entend, entre R&B pur et dur sur les interludes aériennes « No One’s Business » et « Baby Don’t Hurt Me » et IDM (Intelligent Dance Music pour les nuls) sur le terrassant et minimal « Love Is A Fire » sonnant comme une fusion Thom Yorke/Caribou. Et puis comme Hot Chip, ils réussissent le compromis entre R&B et pulsations électroniques comme sur l’aérien « C’Mon Baby » avec son crescendo synthétique qui donne de foutus frissons.

Se réinventer pour mieux maîtriser les codes, telle est la mission que s’est fixé Junior Boys pour Big Black Coat. Et au final, le duo a fait parler sa créativité scintillante pour nous faire bouger de notre siège. On les préfère mieux dans ce nouveau registre, pas vous ?

Note: 8.5/10