Si vous avez suivi l’édition 2014 des iNOUïS du Printemps de Bourges, il y avait une belle brochette de révélations, ça je vous le fais pas dire. Si il y a un des groupes qui a réussi à se démarquer de par son originalité, il s’agit de Fragments. C’est un trio venu de Rennes composé de Benjamin Le Baron (machines, guitare, claviers), Sylvain Texier (piano, clavier, batterie) et de Tom Beaudouin (guitare) formé en 2013. Vacillant entre post-rock, électro ambient et néo-classique, la musique instrumentale des Rennais est parvenue des iNOUïs aux Transmusicales de Rennes en passant par les Vieilles Charrues, comme quoi ils sont promis à une belle ascension. Après un premier EP nommé Landscapes paru en 2014, le trio nous présente un premier album Imaginary Seas aussi bien onirique qu’intense.
Imaginary Seas nous emmène très loin à travers ses dix morceaux grâce à ses beats électroniques discrets, claviers vaporeux, notes de piano glaciales et ses arpèges de guitare. Le sublime voyage commence avec une introduction cotonneuse jouée au piano nommée « We Are Sailors » afin de bien nous introduire doucement dans leur univers musical. Ces notes de piano parcourent l’échine même jusqu’à « Echoes » avant qu’une rythmique électro ne s’installe afin de donner plus d’envergure et d’intensité. On retrouve ensuite « Off The Map » qui figurait sur leur EP Landscapes et qui fait clairement parler les influences post-rock de Fragments avec son final éblouissant, tout comme l’épique « Ceremony » avec sa montée d’adrénaline aussi saisissante qu’une bande originale d’un blockbuster.
Hormis quelques turbulences sur les mers agitées comme la seconde partie de « Mountains And Lakes » où effusions de guitare, xylophones, cordes et cuivres sont de sortie pour nous emporter ainsi que titre « Pyramids » qui clôt l’opus avec son crescendo à couper le souffle, on navigue avec Fragments sur des eaux calmes tantôt via les arpèges de guitare acoustique (« Sycamore Trees ») tantôt via les notes de piano préparé (« Helsinki »). Leur sublime mélange de post-rock et d’électro organique atteint des sommets sur le lumineux « Lighthouse » et « Island Adrift » ne se résumant, elle, aux obsédantes notes de Fender Rhodes.
Il n’empêche que lmaginary Seas forme un ensemble plutôt cohérent incitant à l’évasion. On ne peut que s’agenouiller devant le travail de Fragments car ils ont peaufiné chaque instrument et chaque arrangement pour en faire une oeuvre à la fois poétique et touchante. Je vous conseille de naviguer à travers leurs mers imaginaires, vous ne serez pas déçus, promis !
Note: 8.5/10