Alors que j’attends avec impatience un prochain album de Syd Matters, voilà qu’un membre du groupe a décidé de se lancer en solo. Il s’agit d’Olivier Marguerit, guitariste, claviériste et flûtiste, qui se plonge dans le grand bain sous son pseudonyme O. Après avoir accompagné Mina Tindle, Los Chicos ou encore Thousand, le parisien décide de dévoiler son univers coloré et intimiste à travers son premier album solo Un torrent, la boue, faisant suite à ses 2 EPs Ohm.
Comme son nom l’indique, O nous plonge dans un univers aquatique avec des titres comme indices (« Plonge dans l’eau », « La rivière »etc…). Un torrent, la boue est un sacré disque pop avec un grand P. Pas de la pop aseptisée que l’on entend tous les jours loin de là, mais de la pop à la fois complexe et très recherchée comportant de grands moments d’émotion comme « L’odeur du coton » ainsi que la sublime « La Rivière » étonnamment Syd Matters dans l’âme et qui coule de source.
On ne s’ennuie jamais avec O, c’est le cas de le dire. Un torrent, la boue n’est pas non plus un long fleuve tranquille, la preuve avec la synthétique et excentrique « Répéter/Disparaître » qui vous réveille comme pas permis. Pareil pour les barrés « Mon écho » (et son clip encore pire que NSFW) ou « Bebi » qui sont de véritables montagnes russes émotionnelles où l’on passe du calme à la tempête sans qu’on ait pris le temps de respirer. Mais entre temps, le calme peut revenir pendant un temps comme sur la jolie ballade au piano « Plonge dans l’eau ». O a tout appris de Todd Rundgren et de Robert Wyatt et n’hésite pas à dévoiler toutes ses excentricités sur ce disque, pour le meilleur comme pour le pire. Un peu comme sur la conclusion pop psychédélique « A Kiss » digne de Sebastien Tellier où des orgasmes féminins se font bien entendre pour un résultat on ne peut plus gênant en fin de compte.
Nul ne peut nier qu’Un torrent, la boue est un disque plutôt étrange mais tout de même attachant. Ce qui fait la force de ce premier album solo, c’est le talent incommensurable qu’a O à nous offrir des compositions denses, baroques et barrés de temps en temps. Aussi vivifiant qu’une eau de vie, un disque à écouter à plusieurs reprises pour bien accrocher au trip aquatique de l’artiste.
Note: 7/10