Animal Collective – Painting With

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Mettez-vous bien dans la tête qu’Animal Collective n’atteindra probablement plus les sommets de leurs albums cultissimes Strawberry Jam en 2007 et Merriweather Post Pavillion en 2009. Au moins, ça a le mérite d’être dit. Mais toujours est-il qu’on suit toujours les aventures de ces troubadours de Baltimore depuis 2000 et qu’on les suivra toujours. Leur dernier album en date, Centipede Hz, remonte à 2012 et une immense tournée s’en est suivie. Suite à cela, le groupe a vaqué à ses projets solo comme Panda Bear qui nous a offert un sublime troisième album Panda Bear Meets The Grim Reaper (chroniqué ici) et Avey Tare qui avait monté son groupe psychédélique Avey Tare’s Slasher Flicks avec un premier album Enter The Slasher House à la clé. En ce début d’année, le groupe se retrouve pour frapper à nouveau avec un dixième album Painting With toujours aussi déjanté.

Animal Collective se retrouve à nouveau à trois comme sur leur chef-d’oeuvre Merriweather Post Pavillion car Deakin a re-quitté le groupe. Cela signifie-t-il pour autant qu’on aura un album de ce calibre ? Vous vous mettez le doigt dans l’œil, les mans car sur Painting With (inspiré par le cubisme) le groupe continue son exploration sonore gargantuesque à base de pop expérimentale et psychédélique aux rythmiques complexes et survoltés, aux harmonies vocales « Beach-boyesques » et aux mélodies hyperactives. Des titres comme « FloriDada » au refrain qui rentre facilement dans la tête, l’abracadabrantesque « Hocus Pocus » (avec la participation de John Cale au drone) ou encore « The Burglars » avec ses sonorités 8-bit fusent à toute allure comme une pile Duracell.

Au milieu des couches épaisses de synthés, de percussions tribales, de bidouillages sonores bizarroïdes en tous genres, de passages de drones et autres samples de saxophone de Colin Stetson se révèlent de nouvelles sonorités à chaque écoute. « Lying In The Grass » et « On Delay » en font partie et à travers ses sonorités hyperactives et ses harmonies vocales loufoques se dissimulent des notes de piano pour plus de finesse dans leur sauce. Il en est de même pour le farfelu « Bagels In Kiev » aux sonorités électro-pop à la fois rêveurs et soutenus avec ses claviers carillonnants ou encore les simplistes et imparables « Spilling Guts » et « Golden Gal » (avec un sample du sitcom américain The Golden Girls à la clé) qui sont tellement efficaces qu’on les aurait cru échappé des sessions de Panda Bear Meets The Grim Reaper.

Bref rien ne change, Animal Collective reste toujours aussi dingo sur Painting With. Et je vais faire grincer des dents à plein en disant que je préfère ce disque à leur prédécesseur Centipede Hz qui était trop rêche à mon goût. Les allumés de Baltimore ont beau se donner à fond avec leurs compositions épileptiques au rythme hyper-soutenu mais on les sent moins inspiré qu’auparavant surtout Avey Tare qui n’avait pas l’air très en forme ici. Mais la fresque finale reste toujours aussi satisfaisante malgré cette abondance de foisonnement sonore et des voix étirées.

Note: 6.5/10