En 2014, le monde s’apprête à accueillir un nouveau groupe sur la scène britannique: HÆLOS. Avec leur titre « Dust », le trio londonien connaîtra une ascension fulgurante (un peu comme ses prédécesseurs The xx et London Grammar) qui leur permettra d’être à l’affiche du Pitchfork Music Festival l’année dernière. Attendu presque comme le Messie, ils nous présentent enfin leur premier album Full Circle.
Lotti Bernadout, Arthur Delaney et Dom Goldsmith ressuscitent l’âge du trip-hop des années 1990 où Portishead et Massive Attack dominaient le game. Même si cela semble révolu, le trio réussit avec brio leur mission sans paraître désuet sur Full Circle. Après une intro inquiétante sur une lecture d’Alan Watts de The Spectrum of Love, « Pray » suit de très près et plante parfaitement le décor de ce premier opus sombre et envoûtant. On est submergé par les harmonies vocales et les orchestrations grandioses du trio sur des monuments tels que le fameux « Dust », « Earth Not Above » aux airs de Boards Of Canada ou encore le titre éponyme.
On raconte que les sessions d’enregistrement de Full Circle se sont déroulés dans une sorte d’agonie. Il n’est pas étonnant que HÆLOS extériorise ses sentiments négatifs tout au long de cet opus sans faire baisser la tension. Les relations humaines ainsi que le manque d’amour sont les thèmes récurrents du disque mais cela permet de jouer parfaitement avec les contrastes, où l’on passe de la lumière sur « Alone » aux ténèbres sur « Oracle » et « Pale » en un claquement de doigt. Le trio sait parfaitement mettre en musique tous ses tourments, notamment sur le très complexe « Sacred » avec ses synthés qui s’entrechoquent et sa structure musicale qui prend de l’ampleur. Tout le long de l’album se résume à une bataille constante que le groupe n’est pas sûr de remporter mais il n’empêche qu’ils arrivent à nous toucher par leur art comme sur le mélancolique « Cloud Nine ».
Voilà donc pour Full Circle qui confirmera pour de bon le talent incommensurable que possède HÆLOS. Ce premier opus à mi-chemin entre trip-hop et R&B alternatif nous plonge dans les tourments et les luttes internes du trio sans arriver au bout du tunnel. Mais il n’empêche que les arrangements musicaux sont peaufinés à la perfection qu’on a vraiment l’impression de se retrouver dans les ténèbres avec eux. Quoi qu’il en soit, ils ont frappé fort avec ce premier album et on espère qu’ils trouveront la paix intérieure pour le prochain album.
Note: 9/10