La prolifique Cate Le Bon est sur tous les fronts. Après un excellent album nommé Mug Museum en 2013, la chanteuse galloise expatriée à Los Angeles a enchaîné collaborations sur collaborations avec Manic Street Preachers, Chemical Brothers et a sorti un album collaboratif avec Tim Presley sous le pseudonyme DRINKS nommé Hermits On Holiday l’an dernier (chroniqué ici). Rien ne l’arrête, elle compte rester prolifique et professionnelle jusqu’au bout comme le prouve ce nouvel album Crab Day. A-t-elle accompli un nouvel exploit ici ? C’est ce qu’on va voir.
Dès le premier titre éponyme aux délires proto-pop de son side-project DRINKS, on sent déjà qu’on va passer un très bon moment aux côtés de la galloise possédant des intonations vocales rappelant quelque peu feu Nico. « Love Is Not Love » est bien plus poétique et plus folk avec l’apparition incongrue de saxophone tandis que le maîtrisé et sautillant « Wonderful » porte bien son nom avec sa mélodie quelque peu lo-fi et expérimentale, toutes guitares mises en avant. Elle a beau s’entourer d’une équipe de chocs (Stephen Black alias Sweet Baboo, Huw Evans alias H. Hawkline et Stella Mozgawa de Warpaint), le résultat fait mouche à chaque fois.
Si vous prenez la sublime et entraînante voix de Cate Le Bon et que vous la mélangez aux arrangements riches (passages de marimbas, invasion de saxophones baryton, riffs de guitare implacables…), vous obtiendrez un Crab Day aussi bien toqué que réussi avec des compositions tantôt loufoques (« Find Me », « I’m A Dirty Attic », « We Might Revolve ») tantôt magiques (« Yellow Cards, Cream Shadows » ou encore le riff de piano efficace et son falsetto qui va avec sur « I Was Born On The Wrong Day »). Après un « How Do You Know ? » implacable et son final hypnotique vient tout simplement le futur classique de la galloise, j’ai nommé le psychédélique « What’s Not Mine ». Pendant 7 minutes, Cate Le Bon sort de sa zone de confort pour nous emmener du côté de Velvet Underground et qui clôt cet opus bien particulier
A l’heure où on pensait qu’elle avait atteint le sommet avec ses œuvres précédentes, Cate Le Bon se surpasse à nouveau avec Crab Day subtil et cohérent. Elle se pose directement en un véritable électron libre de la scène indie actuelle en expérimentant et en explorant de nouvelles contrées musicales avec un sens de l’avant-gardisme irréprochable. Vive les journées de crabes.
Note: 8.5/10