Suuns – Hold/Still

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Depuis 2010, Suuns monte en puissance. Leur second album Images du Futur aura suffi au quatuor montréalais à se propulser parmi les meilleurs groupes art-rock du moment. Leurs expérimentations atteindront un autre sommet quand ils décident de s’allier avec le duo Jerusalem In My Heart pour un album collaboratif éponyme l’an dernier. Une parfaite symbiose entre Jerusalem et Montréal. Cette année, ils comptent aller encore plus haut avec leur troisième album Hold/Still.

« Fall » fait rugir les distorsions de guitares et on se croirait revenu aux années 1990 avec la voix désabusée de Ben Shemie et les rythmiques martiaux de Liam O’Neill. Il est suivi de près par le conventionnel mais dark « Instrument » qui aurait pu trouver sa place sur son prédécesseur, la tension palpable d' »UN-NO » entre les guitares criardes et les rythmiques sauvages sans oublier sa fameuse sentence « I’m gonna leave it to you » ou encore le labyrinthique « Resistance » aux voix spectraux qui font froid dans le dos. Et oui, Suuns expérimente encore pour bien brouiller les pistes.

Et plus on avance dans la lecture de Hold/Still, plus on remarque que le quatuor montréalais a privilégié le minimalisme dans leurs compositions. Les exemples concrets sont « Mortise and Tenon », « Brainwash », le krautrock éthéré de « Careful » ou même « Paralyzer » ne manquant tout de même pas de caractère. Ce que Suuns sait faire de mieux, c’est de toucher à diverses influences (Liars, Wire, Neu!, Jesus & Mary Chain) en leur donnant un aspect plus mystique et cérébral comme « Brainwash » et « Nobody Can Save Me Now ».

Au final, le quatuor montréalais se réinvente et tente de repousser leurs limites sur Hold/Still. Il est difficile de donner un genre précis à leur musique tant on a affaire à de l’art-rock classique mêlée à des sonorités synthétiques à la limite du bizarre, mais c’est ce qui ne leur empêche pas de conserver leur originalité malgré tout.

Note: 7.5/10