WU LYF sera toujours considéré comme étant le groupe qui a sorti un premier album sensationnel avant de disparaître comme des mal-propres juste après. Suite à leur Go Tell Fire To The Mountain en 2011, le quatuor de Manchester a tiré sa révérence en juillet 2012 en annonçant le départ du leader Ellery James Roberts. Tandis que les trois autres membres du groupe s’épanouissent dans leurs side-projects (Francis Lung, Ménage A Trois, Los Porcos), l’ex-leader a formé un duo auprès de la chanteuse inconnue Ebony Hoorn nommé LUH. (Lost Under Heaven) avec un premier album à la clé nommé Spiritual Songs For Lovers To Sing.
Quelle joie de réentendre la voix écorchée et gueularde d’Ellery James Roberts sur « I & I » que l’on connaissait depuis un petit bout de temps, « Unites » et l’intense « Beneath The Concrete » avec des orchestrations grandioses à la clé à mi-chemin entre électronique et rock héroïque. Comme l’indique le titre de cet opus, LUH. revendique l’amour et il en est question du début à la fin avec des hymnes exaltés comme les sublimes « Someday Come » et « Lament ».Le duo Ellery James Roberts et Ebony Hoorn ainsi que The Haxan Cloak à la production ont réalisé un travail d’orfèvre sur ce Spiritual Songs For Lovers To Sing.
On voyage, on frissonne et on frémit à tout moment. LUH. maîtrise l’art de ses compositions « cinématographiques » avec l’entêtant « Lost Under Heaven » où chaque boucle, chaque note a été pensée de façon incroyable. Au milieu de ce trip lyrique et déchirant survient quelques moments de curiosité qui ne pourrait pas plaire à tout le monde comme le très bizarre « $ORO » avec la voix autotunée (!) d’Ellery James Roberts et qui s’achève dans une sorte de makina indus totalement bruitiste. Le bougre use encore de l’Auto-Tune sur « First Eye Of The New Sky » mais cela accentue la puissance des compositions. Bien évidemment, des moments de douceur sont à prévoir comme les sublimes et mélancoliques « Here Our Moment Ends » où Ebony Hoorn s’affirme de plus en plus au niveau de chant et prouve qu’elle ne se cantonne pas qu’aux chœurs. Comment ne pas succomber aux aériens « Loyalty » et « The Great Longing » qui clôt cet opus sous une note sereine ?
Spiritual Songs For Lovers To Sing marque une étape majeure pour Ellery James Roberts car il nous prouve qu’il y a bel et bien un après-WU LYF. Avec LUH., le mancunien s’est tranquillement réinventé en nous proposant des hymnes à l’amour et à la vie sous un aspect épique et percutant, et moins violent que son ancien groupe. On aurait préféré qu’Ebony Hoorn se manifeste de plus en plus car elle a un sacré potentiel également. Malgré quelques petites errances et son sujet bateau, on ne peut que s’agenouiller devant ce travail de génie.
Note: 9/10