Nicholas Allbrook – Pure Gardiya

puregardiyaAprès Jay Watson en novembre dernier, c’est au tour de Nicholas Allbrook de se lancer en solo. Le chanteur-guitariste et bassiste du groupe POND (et ex-membre live de Tame Impala) est le second membre à tenter sa chance tout seul. On a vu ce que ça a donné en 2014 avec un premier essai nommé Ganough, Wallis & Fatuna en 2014. Après les side-projects Mink Mussel Creek et Allbrook/Avery, voilà qu’il nous présente son univers à travers Pure Gardiya faisant suite à son EP Walrus paru l’an dernier.

Rien à voir avec le rock psychédélique complètement dingo et farfelu de POND, ici Nicholas Allbrook nous dévoile une autre facette plus introspective. Après une très belle entrée en matière à la guitare acoustique et au piano nommée « In The Gutter by The Park’n’Ride », l’Australien nous mène en ballade tout au long de ce Pure Gardiya avec « Advance » aux accents glam assumées et les inspirations très Syd Barrett de « A Fool There Was ». Entre pulsations électroniques sur le spatial « Pyramids and Cranes » où les cordes se frottent avec les synthés et moments contemplatives comme les intenses « Blow up Saxophone » et « Career (A Letter to Kim) », il donne l’impression de se chercher et est à la recherche de la paix et de la sérénité tout au long de l’opus.

Pure Gardiya peut sembler être un incroyable bordel sonore mais cela correspond tout à fait à l’état d’esprit de son créateur. Ce n’est donc pas un hasard si il passe de la mélancolie profonde (les sonorités pastorales de « Billy Leary » et « Karakatta Cemetery ») à la rage la plus profonde comme sur « Mauerbauertraurigkeit » (terme allemand désignant le besoin inexplicable et (in)volontaire de se couper des gens) où on retrouve les aspects psychédéliques foufous de POND afin de bien conclure cet opus. Mais quid de cette étrange conclusion très cinématique qu’est « Deer » où résonnent des « A vous tous », « Je suis fou » sur des notes de piano et de cordes résolument poignants ? Pourtant, ça en dit long sur la psychologie de son auteur.

Quoi qu’il en soit, ce Pure Gardiya est un disque à la fois touchant et complexe nous emmenant dans une autre dimension. Loin du psychédélique déjanté, Nicholas Allbrook privilégie les arrangements classiques, simplistes et sans fioritures avec en prime une plume bien aiguisée et honnête. Ceci dit, j’attends toujours que Shiny Joe Rain nous revient en pleine forme avec un nouvel album solo.

Note: 7.5/10