Róisín Murphy – Take Her Up To Monto

roisin-murphy-take-her-up-to-monto-album-cover-compressed

Quand on évoque Róisín Murphy, on pense directement au légendaire groupe Moloko mais pourtant c’est plus que ça. La chanteuse irlandaise a connu une carrière bien remplie avec des collaborations marquantes et une discographie en béton avec un retour réussi l’an dernier avec l’album Hairless Toys (chroniqué ici) nominé au Mercury Prize, huit ans après son Overpowered. Maintenant que sa carrière redécolle comme il se doit, là revoilà bien en forme avec son quatrième album Take Her Up To Monto.

Avec son titre qui fait référence à une chanson traditionnelle que lui chantait son père étant petit, ce nouvel opus suit la même tendance musicale qu’Hairless Toys. Et pour cause, la majorité des morceaux proviennent des mêmes sessions de studio de cet album. Róisín Murphy est à l’aise dans les territoires downtempo et électro sophistiqués comme le prouve le nu-disco minimaliste et futuriste « Mastermind » ainsi que « Pretty Gardens » plus baroque. Son principal atout est d’utiliser sa voix de velours comme un instrument, notamment sur les sonorités bossa-nova de « Lip Service » entre autres.

A la différence d’Hairless Toys, Take Her Up To Monto est plus audacieux et plus aventureux. Prenez par exemple « Thoughts Wasted » notable pour son simple gimmick pianistique qui évolue rapidement dans un univers plus labyrinthique et plus complexe (sans oublier son véridique « Humans are fucked » lancé dans le plus grand des calmes), la menaçante et futuriste « Ten Miles High » ou encore l’intrigante « Nervous Sleep ». A l’inverse, elle sait se faire plus dépouillée avec les sublimes mélopées électro que sont « Whatever » et « Sitting and Counting » qui clôt avec brio ce tour de passe-passe.

Quatrième exploit pour Róisín Murphy qui est assurément son projet le plus ambitieux et le plus visuel qu’elle ait réalisé à ce jour. L’Irlandaise bonifie intelligemment sans cesse le genre musical auquel elle est affiliée tout en gardant sa part d’ésotérisme, et c’est ce qui fait que ce Take Her Up To Monto se révèle à nous au cours d’écoutes répétées.

Note: 8/10