Mala s’est fait connaître en 2012 lors de son premier album Mala In Cuba où il avait capturé toute l’essence de la musique cubaine à travers un mélange de dubstep et d’UK Garage enfumé. Le protégé de Gilles Peterson qui l’a signé sur son label Brownswood se délocalise cette fois-ci au Pérou via son second album intitulé Mirrors.
En vérité, rien ne change vraiment par rapport à son premier album, si ce n’est le lieu. Mala s’est entouré de musiciens péruviens pour Mirrors, où il a passé plus d’un mois au Pérou. Ainsi, on retrouve les musiciens locaux comme les percussionnistes Asociacion Juvenil Puno sur l’introduction hypnotique nommée « Kotos » et le Colectivo Palenke sur « Zapateo ». N’oublions pas non plus la chanteuse péruvienne Sylvia Falcón qui brille de mille feux sur le méditatif « Sound Of The River » ainsi que la chanteuse/guitariste prometteuse Danitse qui nous envoûte sur la ballade folk conventionnelle et mélancolique qu’est « Cunumicita ».
A côté de ces invités, le producteur sud-londonien s’en sort parfaitement bien. En unissant les instruments traditionnels sur des productions dubstep, c’est là qu’il réussit son pari, celui d’établir un lien entre deux cultures différentes. Ainsi, on se met à taper du pied avec des titres comme « Dedication 365 », « Cusco Street Scene » aux cuivres triomphants, « Take Flight » ou encore « Markos Swagga ». Et plus loin, la conclusion « 4 Elements » viendra faire monter la température avec son breakbeat endiablé et permet de clore ce Mirrors sous une note bien ensoleillée.
Il est vrai que des albums de ce genre, il y en a des dizaines et des centaines, mais c’est bien parce que c’est Mala. Il suffit que le producteur dubstep puisse s’enrichir d’une culture étrangère pour s’en approprier et de ressortir de bonnes vibes sans pour autant négliger ses origines. Reste à savoir où est-ce qu’il compte pour son troisième album.
Note: 8/10