Pour les mordus de la scène électro française underground, vous connaissez sans doute le label ironiquement nommé Fake Music. Et derrière ce label parisien se cache deux fondateurs-beatmakers Monomotion et Yoann Feynman (aucun lien avec le fameux physicien quantique). Et c’est justement ce dernier qui est co-fondateur de la maison de disques et qui nous intéresse. Car après son premier EP solo Illusions et ses quelques instrus composés aux côtés de son pote Monomotion, voilà qu’il dégaine son premier album solo parfaitement bien nommé Air.
A la première vue, on pourrait faire des comparatifs avec le label Nowadays Records en raison de leur électro colorée et énergique sauf que Feynman fait exception à la règle. Le beatmaker parisien dégaine 10 titres s’enchaînant d’une fluidité remarquable à mi-chemin entre ambient et future house. Ainsi, on a à la fois le pied sur le dancefloor et un autre sur le chill-out avec des bombes soniques comme « Early Summer », « Pray For Us » et autres « Eternal ».
La plupart du temps, il se fait aider par ses gars surs comme son éternel acolyte Monomotion sur le future beat extatique de « Time » mais aussi André Sobota sur les sonorités rétro et cuivrés de « Smoke ». Entre deux interludes vaporeuses (« Eternal », « Reflection », vous avez vu la référence au duo hip-hop formé par Talib Kweli et Hi-Tek ?), le parisien nous emmène dans une autre galaxie où des nappes synthétiques et des beats percutants déboulent à toute vitesse comme « 1-800MYLOVE » avec ses samples vocaux féminins minutieusement syncopées à la Thylacine ou à la Fakear sans oublier la conclusion épique et, bien entendu, synthétique de l’addictif « The Farewell Courtyard » où on prend un malin plaisir à se le repasser plein de fois (d’ailleurs, une version d’une heure est dispo sur YouTube).
En définitive, Feynman est un jeune beatmaker bourré de talents possédant son propre univers et sa propre originalité. Air viendra définir la musique de l’artiste aussi bien organique que futuriste mais définitivement groovy, subtil et bien évidemment aérien.
Note: 8/10