JEFF the Brotherhood – Zone

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Décidément, JEFF the Brotherhood nous aura tout fait durant leur carrière. Les frères Orrall adeptes du garage-punk psychédélique fuzzy avaient à ce jour une discographie aussi impeccable mais nous a déçus avec leur bouse infâme que fut Wasted On A Dream (dernier album pour se libérer du contrat qui les liait au label Warner Bros.) en mars dernier aussi affligeante que la série Marseille. Heureusement que le duo de Nashville s’est rattrapé en novembre dernier avec leur album Global Chakra Rhythms tellement enivrant (chroniqué ici). Alors maintenant avec un nouvel opus du duo, on ne sait jamais vraiment sur quoi tomber. Voyons voir ce que donne ce Zone, nouvelle livraison du groupe, qui se veut être la conclusion de son prédécesseur mais aussi la suite logique d’Hypnotic Nights en 2012.

Ne vous attendez pas à une nouvelle épopée psychédélique totalement hypnotique une nouvelle fois, non. Ici JEFF the Brotherhood (qui est cette fois signé chez Dine Alone Records) tape dans le tas et signe ici son album le plus direct et le plus bourrin depuis un bon bout de temps. On vacille entre punk-rock/power pop à la Weezer (« Energy », « Juice »), post-grunge (« Habit ») et même stoner rock (« Punishment », « Idiot » ou encore le très noisy « Toasted ») par moments avec ses riffs de guitare vicieuses et incroyablement fuzzy. Bref, un pur régal à nouveau.

Qu’est-ce que ça fait du bien de voir Jake et Jamin Orrall s’imposer à un retour aux sources et c’est d’ailleurs dans ces champs-là qu’ils excellent. Ils ont même fait appel à Alicia Bognannon du groupe Bully pour prêter sa voix sur le ténébreux « Roachin' » avec son riff qui gronde comme un orage assourdissant, comme quoi tout est permis avec eux. Et parmi ces brûlots bien incendiaires surviennent de rares éclaircies comme la ballade « Ox » où la boîte à rythme et la guitare acoustique est mise en avant bien avant que la batterie et la guitare électrique reprennent le dessus vers la fin mais de façon plus mélodique. Et ces accalmies se font rares, surtout avec des tempêtes bien dévastatrices à l’image de « You » qui flirte même avec le metal, surtout sur la seconde partie. Oreilles sensibles, s’abstenir, je vous le garantis.

Il n’y a plus à avoir peur, JEFF the Brotherhood n’a rien perdu de sa superbe et continue à nous surprendre après s’être égaré auparavant (la pilule de Wasted On A Dream a mis du temps à passer). Les frères Orrall montrent qu’ils sont à nouveau les boss du garage-rock psychédélique fuzzy made in Nashville et ce, de la plus belle manière.

Note: 8/10