Yohuna – Patientness

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Si vous voulez un peu de douceur musicale en cette période de rentrée, voici quelque chose qu’il pourrait vous réconforter. Je voyais son nom afficher partout sur les réseaux sociaux et sur les webzines indés américains (Stereogum, pour ne pas changer) et donc forcément, ça a attisé ma curiosité. Voici donc Johanne Swanson, alias Yohuna, une auteure-compositrice-interprète vivant à New York depuis peu et fait de la musique depuis 2010. Après une poignée d’EPs publiée sur son Bandcamp, elle s’attaque au long format avec un véritable album intitulé Patientness. La patience a ses vertus, semble-t-il…

Ses premières compositions baignaient dans de l’indie pop lo-fi innocente et candide. On avait déjà un aperçu du talent de la demoiselle qui a beaucoup voyagé durant sa vie (Nouveau Mexique, Los Angeles, Eaux Claires, Boston, Berlin, New-York…) mais avec Patientness, elle a décidé de changer de cap musical. Avec l’aide d’Owen Pallett à la production (si si, c’est bien lui), elle a composé ses huit titres devant ses claviers et autres synthés qui font son effet comme les sonorités 80’s gracieuses de « Lake » qui habillent magnifiquement la voix envoûtante de Yohuna. Le titre suivant « The Moon Hangs In The Sky Like Nothing Hangs In The Sky » réside dans la dream-pop avec ses nappes synthétiques enrobantes et son riff de guitare acoustique chaloupé. Comme quoi, Patientness risque d’être un voyage musical hors du commun.

Comme la plupart de jeunes musiciennes de sa génération, elle fait parler sa vulnérabilité et tout ce qui le tracasse afin d’accoucher une oeuvre aussi bien intimiste que touchante. Entre remise en question sur les sonorités asiatiques de « Golden Foil » et ses problèmes de communication dans une relation amoureuse sur les hypnotiques arpèges de guitare électrique de « World Series », on arrive à s’identifier dans ses textes. Et bien évidemment, tout n’est pas que luxe, calme et volupté dans ce Patientness, des titres quelque peu plus rock viennent s’immiscer sans pour autant perturber le voyage somptueux (« Creep Date » et « Apart »), c’est ce qui souligne une nouvelle fois sa dextérité. Bref, ne passez pas à côté de Yohuna et de ce premier album tout mimi si vous voulez planer sur un petit nuage.

Note: 8/10