Depuis que The Walkmen s’est mis en pause en 2014, les membres du groupe occupent des carrières solos pour le moins intrigant. On a vu le bassiste Peter Matthew Bauer sortir un premier album pour le moins réussi du nom de Liberation ! paru sur le label Mexican Summer cette même année. On a également vu Walter Martin signer deux albums solo, dont le dernier Arts + Leisure paru en ce début d’année (et rassurez-vous, la chronique arrivera). Mais la carrière solo d’Hamilton Leithauser était la plus plébiscitée avec un premier album solo étonnant en 2014, et un second nommé I Had A Dream That You Were Mine paru ces derniers jours et composé aux côtés de Rostam Batmanglij, ex-Vampire Weekend.
C’était surtout l’album collaboratif le moins attendu mais aussi le plus intrigant de ces deux derniers mois. L’ex-leader de The Walkmen qui s’associe avec l’ex-membre du groupe Vampire Weekend, on demandait à voir le résultat final. Et au final, on est loin d’être déçus, c’est un sacré trip musical que nous offre les deux bonhommes. La mélodie pianotée d' »A 1000 Times » ouvre le bal et on reconnaît bien l’interprétation époustouflante d’Hamilton et les talents de compositeur de Rostam. Et à travers ce I Had A Dream That You Were Mine, on navigue à travers tous les styles musicaux sans être déboussolé une seule fois.
Sur la pop-folk moderne aux airs de Spoon « Sick As A Dog », Hamilton scande un: « I use the same voice that I always had ». Et il est clair que sa voix haut perchée ne prend pas une ride et guide avec précision les couleurs de cet opus avec brio aussi bien les accents doo-wop de « Rough Going (I Won’t Let Up) » aux « shooby doo wops » prononcés et son solo de saxophone déjanté que la country-folk dylanesque de « Peaceful Morning » et de « You Ain’t That Young Kid », sans oublier les valses rétro de « When The Truth Is… » et de « The Bride’s Dad ». A côté de ces genres musicaux rappelant les heures de gloire du siècle dernier, on peut aussi relever la ballade folk fingerpickée de « In A Black Out » délicieusement irrésistible qui relève toutes les qualités de Rostam en tant que producteur mais aussi l’élégante conclusion nommée « 1959 » chantée aux côtés d’Angel Deradoorian, ex-Dirty Projectors, qui voit l’opportunité de nous envoûter sur les dernières secondes.
En bref, I Had A Dream That You Were Mine est tout simplement un trip musical passionnant du début à la fin. Le tandem RostHam nous sort une espèce d’encyclopédie musicale 100% américaine afin d’en ressortir toutes les qualités existantes et d’en faire un album exceptionnel. Au final, les deux hommes n’auront pas fini d’attiser notre curiosité.
Note: 9/10