Bellows – Fist & Palm

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C’est peut-être un des disques indie pop les plus surprenants que j’ai pu écouter ces derniers mois. Il s’agit de Fist & Palm, le troisième album d’Olivier Kalb alias Bellows. En fait, sa discographie entière est surprenante car on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser avec lui. Et pourtant sur ce troisième album, le one-man-band de Brooklyn brouille de plus en plus les pistes à un tel point que ça en devient troublant.

On vacille entre indie pop organique, déluges folk et secousses électroniques grosso modo sur Fist & Palm dont le thème est comment est-ce qu’une relation (amoureuse ou amicale) peut se détériorer à partir de rien. Mais dans tous les cas, ça respire la beauté à l’image du sublime « You Are A Palm Tree » où les voix d’Oliver Kalb et de Gabrielle Smith du groupe Eskimeaux se mélangent pour ne former qu’un avant que les rythmes à la batterie deviennent de plus en plus rugueuses.

Cette analyse se poursuit avec le beat pulsatif et la mélodie pianotée de « Orange Juice » où Oliver use de l’Auto-Tune pour reprendre le fil conducteur ainsi que les pièces baroques de « Thick Skin » quasi-The Postal Service dans ses sonorités et de « Spring, Summer, Autumn, Winter ». Et plus le temps passe, plus on se plonge dans la psychologie des protagonistes et sur l’outro de la valse onirique d' »O Joy ! », il se lance dans un spoken-word avec ces lignes particulières retenant notre attention: « I compare how you fight me in silence and how I want bit more than that from quiet ». Tantôt paisible (l’intermède acoustique « Bummer Swells ») tantôt belliqueux (l’intermède indie rock bien électrique de « A Sordid Ending »), il pousse le vice un peu plus loin, notamment sur la ballade piano/guitare acoustique/voix « Bully » où il balance un: « Though you couldn’t be my friend all last year, I couldn’t be there for you either » et pareil pour le mélodique (et mon morceau préféré de l’opus) « Beauty » au refrain quelque peu surprenant avant de revenir à la case départ sur la très belle conclusion nommée « From The Palms ». Je laisserai de côté l’électro-pop bubblegum de « Dark Heart » car je n’accroche pas trop.

Psychothérapie assumée de la part de Bellows ? Rien n’est moins sur. Mais toujours est-il que le musicien de Brooklyn reste insaisissable et avec l’aide de James Wilcox à la production, aux samples et à la batterie, de Felix Walworth de Told Slant à la batterie et de Gabrielle Smith du groupe Eskimeaux au violon et aux chœurs, il arrive à capter l’attention pour sa créativité plutôt normes en passant du coq à l’âne.

Note: 8.5/10