La scène pop-punk/emo aura causé tant d’émois durant les années 1990-2000 avec l’explosion de nombreux groupes comme Blink-182, All American Rejects, Yellowcard etc… Aujourd’hui, la plupart des groupes sont soit séparés, soit en panne d’inspiration et pour le coup, une nouvelle génération de groupes de la décennie 2010 reprend le flambeau, et ce de façon efficace. Comme le quatuor californien Joyce Manor qui en est à son quatrième album nommé Cody, faisant suite à leur classique Never Hungover Again en 2014.
Les éternels nostalgiques trouveront leur bonheur sur ce nouvel album qui ne dépasse même pas les 24 minutes. Dix titres endiablés à mi-chemin entre indie rock des années 1990 (merci à Rob Schnapf pour la production) et le meilleur album du pop-punk des années 2000 qui tapent dans le mille avec comme principaux exemples « Fake I.D. » (avec sa punchline: « What do you think about Kanye West ? I think he’s great, I think he is the best »), » Eighteen » et « Last You Heard Of Me ». Ah, et tant qu’on y est, pourquoi pas une petite dose de power-pop comme sur les riffs monstrueux de « Make Me Dumb ».
Si la musique de Joyce Manor vous donnera envie de pogoter, de skater ou même de stage diver, les textes sont moins roses (mais ça, c’est comme 95 % des groupes de ce domaine mais bon…). Le morceau qui sort du lot, c’est l’intermède acoustique (la seule pause acoustique de l’opus d’ailleurs) nommée « Do You Really Want To Not Get Better ? » qui rappelle étrangement le Strange Music d’Alex G parle d’un ami qui s’enfonce jour après jour dans l’addiction. On peut citer d’autres morceaux qui parlent de malchance et autres angoisses du chanteur/guitariste Barry Johnson sur les brûlots comme « Angel In The Snow », « Reversing Machine » et « This Song Is A Mess So Am I », et on ne les sent pas ces 24 minutes.
Joyce Manor prouve qu’on peut tout dire sur une si courte durée pendant tout un album. Cody se classe sans prétention parmi la discographie quasi-impeccable du quatuor californien et on ne peut pas leur en vouloir ça, au contraire. On aurait préféré un format on ne peut plus long, pour la prochaine fois.
Note: 8/10