En dix ans de carrière, Jesca Hoop s’est faite discrète même si elle affiche une discographie impeccable. La grande prêtresse de la scène indie folk californienne est enfin sortie des sentiers battus l’année dernière avec un album collaboratif avec un grand monsieur de la folk moderne Sam Beam alias Iron & Wine (chroniqué ici). Désormais, la musicienne est enfin signée sur le label Sub Pop et publie enfin son septième opus intitulé Memories Are Now.
Comme à son habitude, Jesca Hoop nous entraîne dans son univers dépouillé et intimiste avec un morceau-titre basse/voix angélique qui nous fait rentrer dans l’ambiance sereinement. Dès lors, l’atmosphère se fait plus lyrique avec la guitare frottée des langoureux « The Lost Sky » et « Animal Kingdom Chaotic » où la californienne nous fait frémir, à l’instar de ses concurrentes comme Agnès Obel et Katie Melua. Les compositions font mouche comme le country-rock « Simon Says » (qui n’est pas une reprise du tube de Pharoahe Monch) ou le rock’n’roll lancinant de « Cut Connection » et « Unsaid » mais ne manquent pas de grâce pour autant.
Memories Are Now est un autre bon cru de la chanteuse excelle dans sa folk cajoleuse des morceaux comme le presque tribal « Songs of Old » et « Pegasi » ou d’une conclusion électrique mais touchante du nom de « The Coming » où elle intensifie encore plus l’atmosphère. Jesca Hoop nous propose à travers cet opus de ressasser les souvenirs instantanés et à ce stade, elle n’hésite à se mettre à nu en nous dévoilant sa vulnérabilité et ses tourments (notamment parce qu’elle vient d’un milieu mormon) de façon efficace et surprenante.
Note: 8/10