Bumpkin Island – All Was Bright

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Il serait plus facile d’établir un lien entre Mha (dont l’EP fut chroniqué ici) et Bumpkin Island, hormis le fait qu’ils soient rennais et signés sur le même label Les Disques Normal. Tout simplement parce que la vocaliste Ellie James et le trompettiste Clément Lemennicier officient dans les deux groupes. Faut pas s’étonner si les univers musicaux coïncident à un point où ça peut en devenir troublant. Et pourtant, Bumpkin Island fait son grand retour après Ten Thousand Nights en 2013 avec son nouvel opus All Was Bright, délaissant ses influences islandaises de son prédécesseur.

Pour se faire une idée de la musique du groupe rennais, il faut s’attendre à du pop-folk baroque parfaitement bien orchestré, énormément influencé par Arcade Fire, Of Monsters and Men et autres Archive. La voix pleine de velours d’Ellie James se marie convenablement sur des titres parfaitement orchestrés que sont « Spectacular Lives » et « Nightingale »  où les effusions de guitare s’entrechoquent aux parties de clavier gracieuses. Les trompettes résonnent de temps en temps comme sur les flamboyants « Head Over Heels » et « Your Other ».

Passé l’instrumental electronica digne des heures de gloire de Morcheeba qu’est l’aquatique et mystérieux « La vie secrète de Frédéric B », on se reprend une bonne dose de musique aussi bien émouvante que fascinante. Ceux qui n’ont pas frissonné sur les loops labyrinthiques et sombres de « Sgt. Woodbury » et « Playground » me jettent la première partie, car impossible de rester de marbre avec ses crescendos légendaires et le chant toujours aussi harmonieux de la demoiselle. D’ailleurs, elle n’hésite pas à laisser le micro à ses camarades masculins comme le guitariste Vincent Chrétien tire son épingle du jeu sur « Siddharta » ainsi que Clément Lemennicier qui se charge de clore la cérémonie avec l’onirisme psychédélique de « Yellow On The Sea ».

Le seul comparatif que l’on pourrait faire pour Mha et Bumpkin Island, c’est leur capacité à nous transmettre des émotions à travers leurs compositions aventureuses et classieuses, et ce All Was Bright n’en fait pas exception. Le groupe rennais possède cependant sa marque de fabrique qui est renforcée par la production de Thomas Poli, ex-Montgomery et collaborateur de Dominique A et de Laetitia Sheriff entre autres pour un résultat éclatant et exaltant.

Note: 8/10