Plus besoin de présenter Little Dragon à l’heure qu’il est. Yukimi Nagano et ses sbires ont connu la consécration grâce à leurs désormais cultissimes albums Ritual Union en 2011 et Nabuma Rubberband en 2014. Ce qui a valu pour la chanteuse d’origine japonaise de nombreuses collaborations prestigieuses du côté de Gorillaz, SBTRKT, Big Boi, DJ Shadow, De La Soul, Kaytranada etc… Alors bien sur, un nouvel album du quatuor électro-pop suédois est forcément un évènement. Ce Season High sera-t-il à la hauteur de nos attentes ?
Premier morceau, premier délice auditif nommé « Celebrate » résolument funky digne des années 1980 avec son solo de guitare bien kitsch. Quel bonheur de retrouver la voix si singulière et si distinguée de Yukimi Nagano faisant des ravages sur le planant « High » et l’hymne dancefloor de « The Pop Life » qui ira coiffer une certaine Robyn au poteau. La meneuse de Little Dragon a affirmé écouter du R&B des années 1980 et ces influences se font clairement ressentir sur ce nouvel opus avec les blips déjantés de « Sweet », l’electronica aérienne de « Butterflies » et la slow jam minimaliste de « Don’t Cry ».
Le seul hic comparé à ses précédents, c’est que cela manque quelque peu de punch et de prise de risques et c’est un peu dommage. On parviendra à regretter les morceaux audacieux de Machine Dreams et de Ritual Union ou d’autres plus sombres de Nabuma Rubberband, surtout lorsque l’on écoute des morceaux comme le mid-tempo « Should I » avec son final étonnamment jazzy ainsi que le second hymne au dancefloor nommé « Strobe Light » se rapprochant de Kylie Minogue. On restera également sur notre faim sur la conclusion de 7 minutes nommée « Gravity » qui aurait mérité un crescendo explosif.
Au final, ce Season High est inférieur à ses grands frères pour les raisons cités plus haut, moins audacieux et plus aseptisé que d’habitude. Ceci dit, le contenu est sauvé tout de même par l’interprétation toujours aussi magique de Yukimi Nagano et quelques compositions 80’s faisant toujours aussi mouche.
Note: 7/10