Nathan Fake – Providence

Nathan Fake incarne le renouveau de la musique électronique anglaise aux côtés de James Holden. Présent depuis 2006 avec son premier album Drowing In A Sea Of Love estampillé classique en raison de son mélange d’IDM et d’ambient qui a fait fureur. Dix ans sont passés et le britannique a publié deux autres albums toujours aussi remarquables et une tournée mondiale bien remplie entre temps. Le revoilà en pleine forme avec un quatrième opus nommé Providence et il continue de repousser les frontières encore plus loin.

Ici, notre britannique préféré a décidé de passer à la moulinette toutes ses compos au Korg Prophecy après avoir vécu une longue période de syndrome de la page blanche. Il en ressort ainsi douze morceaux cérébraux et cristallins où les sonorités sont suffisamment riches pour emporter son auditeur où l’on vacille entre agressivité (« HoursDaysMonthsSeasons » avec sa montée en puissance synthétique qui vaut le détour, « CONNECTIVITY ») et calme absolu (« Unen », « REMAIN ») sans jamais laisser respirer son auditeur. Nathan Fake saisit les contrastes en nous envoyant en pleine face des synthés éthérés sur des percussions industrielles agressives afin de rendre ses morceaux plus complexes qui ne le sont déjà avec « SmallCityLights » et « Radio Spiritworld » avec l’irruption des drones.

On navigue entre Aphex Twin, Autechre (les influences se font entendre sur l’introduction et la conclusion de l’opus) et autres actes d’IDM comme Worakls sur ce Providence mais on retrouve également des guests de talent comme Prurient sur l’étonnant « DEGREELESSNESS » conviant Prurient avec sa voix déformée pour un moment de folie musicale de 8 minutes mais aussi Raphaelle Standell-Preston du groupe Braids qui vient poser sur la délicate et oppressante production IDM nommée « RVK » venant offrir une bouffée d’air frais. Tout ceci montre que Nathan Fake a toujours de la réserve en se réinventant avec cette expérience sonore bien recherchée où la fusion des genres fait quelque chose de cérébral, cosmique et intelligent. Au cas où vous n’avez plus d’inspiration dans la vie, vous pouvez toujours aussi vous procurer un Korg Prophecy, on sait jamais…

Note: 7.5/10