Turnover n’est pas un nom qui revient souvent en matière d’indie rock américain mais c’est certainement une des formations qui sait se réinventer en temps voulu. Beaucoup ont découvert le trio de Virginia Beach avec leur premier album Magnolia en 2013 qui fut un condensé de pop-punk. Le groupe mené par les frères Getz (Austin au chant et à la guitare ainsi que Casey à la batterie) a décidé d’apaiser son style avec leur second opus Peripheral Vision deux ans plus tard mais n’était pas tout à fait au point. Cette année, ils retentent l’expérience en peaufinant leur nouveau style musical avec leur nouvel album Good Nature. Cette fois-ci, c’est la bonne ? Oh que oui !
En onze titres, Turnover a enfin réussi ce qu’ils voulaient accomplir sur leur album précédent. Et voilà que l’on navigue entre dream-pop et jangle-pop sur ces morceaux paisibles et mélodiques qui sentent… bon d’accord, la fin de l’été mais quand même. Dès les notes de guitare limpides de « Super Natural », on sent que cet envie de renouveau a bien fleuri comme le souligne métaphoriquement Austin Getz (qui a gagné en charisme et en confidence au micro) sur le refrain: « I found my religion when nothing was ahead of us that week in California ».
Et la suite est du même acabit avec des morceaux incroyablement chill et smooth à l’image de « Sunshine Type », « Butterfly Dream » et autres « Curiosity » où l’on sent que le pop-punk des débuts s’est définitivement évaporé. Bien entendu, les spectres de Wild Nothing et de Real Estate alias les nouvelles références dans cette matière, ne sont pas lointaines surtout lorsque l’on écoute les accords jazzy de « Pure Devotion » mais aussi les ensoleillés « Breeze » et « All That It Ever Was » qui sentent bon la nostalgie estivale. Pendant 42 minutes, on parcourt d’innombrables frissons en raison de ses instrumentations toutes en sobriété et de refrains mélodiques tellement beaux à pleurer, un peu comme « Living Small » mais aussi le final majestueux « Bonnie (Rhythm & Melody) » montrant un trio en parfaite harmonie.
Avec des textes plus optimistes incitant à l’harmonie et à la paix de soi, nul doute que Turnover a totalement réussi son virage artistique avec ce troisième opus qui surclasse de loin pas mal de sorties de ce genre. Good Nature est un titre bien trouvé car le groupe de Virginia Beach sent à l’aise dans leur univers musical étincelant et incroyablement doux. Ah si seulement l’été pourrait durer toute une année…
Note: 9/10