Quand des membres de Sleater-Kinney, R.E.M., Minus 5, King Crimson et autres The Fastback ont l’idée de créer un supergroupe, vous vous attendez à quoi ? A du lourd ? C’est tout du moins ce qu’on pensait avec Colin Tucker, Peter Buck, Kurt Bloch, Scott McCaughey ainsi que Bill Rieflin quand ils nous présentent leur supergroupe Filthy Friends. Pour le coup, le casting est alléchant. Reste à savoir si leur premier album Invitation tant attendu et tant réclamé par le monde de l’indie rock américain tient la route également.
Nous avions eu un petit aperçu avec le titre « Any Kind Of Crowd » en avril dernier qui était plutôt convenable et on s’imaginait qu’Invitation allait être d’un acabit supérieur. Et bien, c’est ce que nous allons voir. « Despierta » faisant référence au traumatisme vécu en ce mois de novembre dernier, ouvre le bal et même si le chant de Colin Tucker possède toujours autant de pep’s, sur le plan musical, on s’attendait à quelque chose de plus musclé. Et c’est ce qui nous attend tout au long de ce programme, de l’indie rock bien pépère qui méritait pourtant plus avec des titres pêchus sans vraiment l’être comme « Faded Afternoon », « Second Life » ou encore « No Forgotten Son ».
Impossible de ne pas jeter la faute aux membres du groupe, la preuve, ce sont des musiciens talentueux qui ont fait leur preuve. Tout simplement un manque d’alchimie que l’on dessert même si une poignée de titres sauve la mise comme les allures de Pixies sur « Brother » ou encore ceux de T-Rex sur le blues-rock de « Come Back Shelley » avec son piano boogie-woogie joué par Scott McCaughey. Pour le reste, on y voit qu’un verre à moitié vide pour des morceaux pas très inspirés comme « You and Your King » mais on appréciera tout de même la conclusion blues-folk paisible de « Invitation ».
Bref, on s’attendait à un blockbuster digne de ce nom avec Filthy Friends mais le supergroupe nous dessert un premier album plutôt fade qui manque de surprise. Gageons à ce que les cinq légendes du rock américain puissent retrouver une harmonie pour nous offrir un second opus plus costaud comme on l’aurait imaginé. Toutefois, on a confiance en eux, vu qu’ils s’y connaissent dans la matière.
Note: 5.5/10