Laurel Halo – Dust

Qui aurait cru qu’avec ses deux albums – Quarantine en 2012 et Chance of Rain en 2013 – Laurel Halo allait devenir le porte-étendard de l’excellent et intrigant label Hyperdub ? La musicienne originaire d’Ann Arbor a de quoi se réjouir de son palmarès plutôt impeccable en raison de ses expérimentations habiles et abstraites qui font encore mouche avec Dust, son nouvel opus sorti en juin dernier.

S’ouvrant sur les impressionnants titres « Sun To Solar » aux claviers sens dessus-dessous et la pop ensoleillée de « Jelly » conviant Klein et Lafawndah, Laurel Halo abandonne les ambitions instrumentales et jazzy de Chance of Rain pour revenir aux bases de Quarantine en mettant en avant les voix et des compositions pop futuristes bien particulières. Et des expérimentations high-tech, il en est question notamment avec des morceaux riches en textures à l’image de « Koinos » ou le remuant « Moontalk » avec ses lignes de guitare offerts par Michael Beharie et son refrain chanté en japonais sans oublier les brillants « Who Won ? » comptant un monologue de Michael Salu et la quiet storm extra-terrestre de « Like An L » avec le retour de Lafawndah aux choeurs.

On peut également compter sur la participation de Craig Clouse au wurlitzer sur le très intrigant « Syzygy » et la ballade teintée de dub sur « Do U Ever Happen » avec également la participation de Julia Holter au violoncelle mais aussi celle d’Eli Keszler aux percussions et au glockenspiel qui assurent une parfaite cohésion dans l’univers géométrique de ce Dust qui est totalement vaporeux et hypnotique. Une fois de plus, Laurel Halo arrive à construire et à déconstruire un univers avant-gardiste totalement recherché et original à travers ce troisième opus ultra-linéaire. Du grand génie.

Note: 9/10